AA/Nice/Feïza Ben Mohamed
Les quatre Français encore détenus par Israël depuis leur interception dans les eaux internationales dans la nuit de dimanche à lundi alors qu’ils circulaient à bord de la Flottille de la liberté, seront expulsés jeudi et vendredi, a annoncé mercredi le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.
Dans une publication sur le réseau social X, le chef de la diplomatie remercie les agents du Quai d’Orsay « pour leur mobilisation admirable qui a permis cette issue rapide ».
Il précise par ailleurs que leur tâche s’est faite « en dépit du harcèlement et de la diffamation dont ils ont été l'objet », alors qu’il accusait, mardi La France Insoumise (LFI) d’avoir organisé l’envoi de milliers de mails et d’appels au réseau diplomatique français, dans le cadre de cette affaire.
Pour l’heure, deux Français, dont le médecin marseillais Baptiste André, ont déjà été expulsés après avoir accepté de signer un « document de déportation » qu’il qualifie lui-même de « fallacieux ».
Huit des douze passagers du « Madleen » restent à ce stade aux mains d’Israël, parmi lesquels, l’eurodéputée Rima Hassan et Thiago Avila, qui ont été placés à l’isolement.
Pour rappel, l’équipage et les passagers de la Flottille de la liberté ont été arrêtés dans les eaux internationales par l’armée israélienne alors qu’ils se dirigeaient vers Gaza pour tenter de briser le blocus imposé à la population gazaouie.
La nuit de dimanche à lundi a été particulièrement mouvementée et les internautes ont pu être informés de l’évolution de la situation en temps réel grâce notamment aux publications de Rima Hassan.
D’abord encerclés par 5 navires de la Marine israélienne, les militants à bord de la Flottille de la liberté, ont ensuite été survolés par des drones qui ont envoyé de la peinture blanche sur leur navire humanitaire.
Tandis qu’ils poursuivaient leur chemin vers Gaza, ils ont finalement fait l’objet d’une interception, dans les eaux internationales, par l’armée israélienne qui les a acheminés vers Ashdod.
Le gouvernement israélien avait prévenu dimanche après-midi qu’ils n’accèderaient pas au territoire palestinien et exhortait l’équipage à faire demi-tour.
Dans la foulée, Rima Hassan avait assuré sur les réseaux sociaux, que le « Madleen » continuerait son chemin pour tenter de briser le blocus imposé à la population gazaouie.
À la tombée de la nuit, l’eurodéputée avait appelé les internautes à la vigilance face à une « nuit de tous les dangers ».
« C’est la nuit de tous les dangers pour nous. Sur ce thread je vais écrire toutes les heures un petit mot pour signaler que nous avons encore du réseau. Dès lors que vous n’aurez plus de nouvelles, c’est que internet a été coupée et que Israël s’apprête à nous attaquer. Ça vous permettra de situer le moment », a-t-elle écrit.
Douze personnes, dont 6 Français et l’activiste Greta Thunberg, ont pris place à bord du « Madleen » pour alerter sur le blocus humanitaire imposé par Israël à la population gazaouie.
À ce stade, 4 d’entre eux dont Greta Thunberg, ont accepté de signer les « documents de déportation » et ont pu être renvoyés, tandis que les 8 autres, dont Rima Hassan, refusent de les signer en raison de mentions problématiques comme la reconnaissance d’être entrés illégalement dans les eaux israéliennes illégalement alors que l’interception s’est en réalité faite dans les eaux internationales.
La signature de ce document implique également une interdiction d’accéder au territoire israélien de manière définitive.