AA/Istanbul/Sanaa Amir

L’immobilisation de 6 000 Airbus A320 provoque de fortes perturbations dans le transport aérien, après l’identification d’une défaillance dans un logiciel lié au système de commande des gouvernes, fourni par Thales (géant français de la défense et de l’aéronautique, spécialisé dans les technologies de sécurité, l’aéronautique, l’espace et la défense). Vendredi, Airbus a demandé aux compagnies aériennes de « stopper immédiatement les vols » des appareils concernés, à la suite d’un incident survenu fin octobre aux États-Unis sur un A320 de JetBlue.

Selon Libération, le calculateur incriminé, situé entre les commandes du cockpit et les gouvernes de profondeur, joue un rôle crucial dans le contrôle de la montée et de la descente. « Un pilote n’agit pas directement sur les gouvernes », rappelle au Parisien l’ancien pilote Michel Polacco. « Les ordres sont transmis aux calculateurs, qui analysent la situation et ajustent les gouvernes en fonction de l’objectif. »

Airbus précise que la majorité des avions pourront être remis en service après une simple mise à jour logicielle de quelques heures. Mais plusieurs milliers d’appareils plus anciens devront subir un remplacement matériel, pouvant prendre plusieurs semaines. L’avionneur reconnaît des « perturbations opérationnelles » pour les passagers et présente ses excuses.

Les conséquences sont visibles dans de nombreux pays. En France, Air France a annulé 35 vols, tandis qu’EasyJet et American Airlines figurent parmi les compagnies également touchées. À Paris-Charles-de-Gaulle, une vingtaine d’annulations ont été recensées, notamment sur des liaisons françaises, européennes et marocaines.

Air France affirme avoir procédé à des mises à jour « toute la nuit » et prévoit un retour à la normale d’ici dimanche, sauf pour les vols intra-Caraïbes, qui nécessiteront davantage de temps.

L’impact est mondial, l’autorité de l’aviation civile indienne indique que 338 Airbus sont concernés dans le pays. American Airlines évoque environ 340 appareils affectés, tandis que la sud-coréenne Asiana Airlines n’en recense que 17.

Au Japon, la première compagnie du pays a annulé 95 vols, touchant 13 500 passagers.

La défaillance concerne aussi les A318, A319 et A321, en plus de l’A320, avion monocouloir le plus vendu au monde. Sur les 11 300 appareils de cette famille en service, environ 6 000 pourraient être visés par la mesure, l’une des plus importantes jamais adressées par Airbus aux 350 opérateurs concernés.