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Crise des Rohingyas/Le leader du Myanmar se terre dans le silence et le déni (Chercheur)

Şerife Çetin  | 03.10.2017 - Mıse À Jour : 03.10.2017
Crise des Rohingyas/Le leader du Myanmar se terre dans le silence et le déni (Chercheur)

Brussels Hoofdstedelijk Gewest

AA / Bruxelles / Serife Cetin

Lynn Cook, chercheuse sur le Myanmar à l’Institut de recherches américain de Brookings et à l'Université britannique de Cambridge, a appelé le gouvernement birman à arrêter la persécution des musulmans Rohingyas.

Cook lançait cet appel au cours d’une interview accordée au correspondant d'AA, durant laquelle elle a, notamment, évoqué le statut des musulmans dans l’Etat d'Arakan (Ouest du Myanmar).

Cook a déclaré que le terme «épuration ethnique» n'avait pas de base juridique, considérant que les déclarations faites par le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, Zeid bin Ra'ad al-Hussein, sur la pression exercée sur les musulmans du Myanmar comme étant «nécessaire pour combler le vide juridique».

"La violence et l'injustice auxquelles sont confrontés les Musulmans Rohingya à Arakan dans l'ouest du Myanmar sont assimilables au nettoyage ethnique", a souligné le commissaire onusien dans des déclarations faites au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, le 20 septembre écoulé.

Cook a, par ailleurs, relevé que les documents de l'ONU et certaines institutions internationales des droits de l'Homme indiquent qu’environ 400 000 musulmans d’Arakan, se sont réfugiés au Bangladesh et qu'il est possible de constater l’étendue de l’injustice subie par cette population, à travers ce qu’ils ont vécu comme massacres aléatoires, actes de torture, viols et incendies.

La chercheuse a relevé également que "La Communauté internationale devrait intervenir pour arrêter l'oppression des Musulmans d'Arakan et qu’une une solution diplomatique, humanitaire et pacifique à cette situation peut être trouvée. A défaut, cette question doit être soumise au Conseil de sécurité de l’ONU".

- Le silence d’Aung San Suu Kyi pourrait être expliqué par son soutien aux forces de sécurité"

Cook a souligné qu'il n'est pas possible d’élucider avec exactitude les motifs du silence affiché par la dirigeante du Myanmar, Aung San Suu Kyi, qui n’a pas condamné les actes des forces de sécurité, ajoutant que «seul le diable sait ce qui se passe dans l'esprit humain».

Cook a affirmé qu’il existe des opinions différentes quant aux raisons du silence de Suu Kyi sur ce qui se passe et que le silence de cette dernière, peut être dû au fait qu’elle sympathise et soutienne la vision des forces sécuritaires".

Cook a déclaré qu’un autre point de vue sur le silence de Suu Kyi est «lié au fait qu'elle ne dispose peut-être pas de la force et de l'autorité de faire face à la situation, sachant que l’armée du Myanmar contrôle toujours les affaires intérieures, les frontières, la sécurité et les ministères».

L’universitaire estime que le silence de Suu Kyi pourrait être justifié par la volonté de ne pas perdre le soutien des groupes auxquels elle attache de l'importance surtout que les Musulmans d'Arakan n'ont pas le pouvoir de peser sur l'équilibre politique du pays.

- "Suu Kyi non seulement n’observe pas le silence mais verse dans la négation"

D'autre part, elle a souligné que le chef du Myanmar, non seulement, ne garde le silence concernant ce que subissent les Rohingya et n’évite pas de condamner les forces de sécurité mais nie également les cas de viol et de violence contre les musulmans d'Arakan.

La chercheuse a affirmé, que le gouvernement de Suu Kyi a accusé les musulmans d'Arakan de brûler leurs maisons et leurs villages.

Elle a souligné que les allégations de Suu Kyi selon lesquelles tout le monde à Arakan n'était pas discriminatoire et que l'accès aux services de santé et d'éducation étaient disponibles, ne reflétait pas la vérité.

"Le gouvernement du Myanmar devrait agir de toute urgence"

Cook a appelé le gouvernement du Myanmar à agir rapidement pour mettre fin à l'injustice contre les musulmans d'Arakan et pour leur permettre de retourner dans le pays ainsi qu'à éliminer les obstacles au déploiement des observateurs internationaux dans la région.

Elle a souligné que les musulmans du Myanmar continueraient d'être soumis à de terribles discriminations et persécutions si leurs droits à la citoyenneté continuaient d'être ambigus.

- "La Communauté internationale devrait agir"

"La Communauté internationale devrait arrêter d'urgence l'utilisation d'une force excessive par l’armée", et poursuivre la politique de "la carotte et le bâton » pour diriger le gouvernement du Myanmar au bon chemin." a déclaré Cook.

Elle a ajouté que le statut des Musulmans d'Arakan n'est pas seulement "dégradée d’un point de vue islamique", mais en même temps préjudiciable à la stabilité régionale et internationale.

Depuis le 25 août, l'armée du Myanmar et les milices bouddhistes extrémistes ont commis des crimes, des attaques et des massacres brutaux contre la minorité musulmane des Rohingyas, faisant des milliers de morts et contraignant au refuge des centaines de milliers d’autres, selon des militants locaux.

Jeudi dernier, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a annoncé que le nombre des Musulmans Rohingya qui ont fui au Bangladesh s’élève à 501 000 personnes.

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