Collision d'un motard sur l'A4: le député Léaument dénonce l'"attitude indéfendable" des policiers
- Le parquet a requis, contre les policiers, 18 mois d'emprisonnement avec sursis, assortis d'une interdiction de conduire et d'exercer pendant deux ans
Ankara
AA /Ankara
Le député La France insoumise (LFI) Antoine Léaument a vivement critiqué lundi l'"attitude indéfendable" de deux policiers accusés d'avoir délibérément percuté un motard sur l'autoroute A4, alors que le parquet a requis 18 mois de prison avec sursis contre les prévenus jugés depuis le 1er décembre devant le tribunal correctionnel de Créteil.
Dans un message publié sur le réseau social américain X, accompagné de captures d'écran issues de nouvelles images de vidéosurveillance révélées par le journal Le Monde, Léaument a accusé les agents de "persister à mentir" malgré les preuves flagrantes d'un geste volontaire.
"Sur ces images, on voit nettement un policier sortir le bras de sa voiture pour tenter d'atteindre soit la moto, soit son conducteur. Cela avant de lui rentrer dedans, à l'évidence volontairement", écrit le parlementaire de l'Essonne, qui qualifie l'ensemble de "scandaleux".
Les faits remontent au 14 octobre 2025, lorsque Hugo, un motard guadeloupéen de 28 ans, a été pris en chasse par une voiture banalisée de la police pour excès de vitesse sur l'A4, au niveau de Charenton-le-Pont (Val-de-Marne, près de Paris).
Selon l'accusation, le policier passager a sorti le bras par la fenêtre pour tenter de le déséquilibrer, tandis que le major de police conducteur du véhicule a accéléré pour le percuter par l'arrière.
Une première vidéo, filmée par un témoin depuis une voiture suiveuse, était devenue virale sur les réseaux sociaux, contredisant la version des policiers qui évoquaient un "accident involontaire" dû à un zigzag imprévu du motard.
De nouvelles image publié par Le Monde, issus d'une caméra de surveillance de l'autoroute, située à environ 800 mètres du point d'impact, montrent clairement le déportement de la voiture de police vers la droite – alors que le motard roulait en ligne droite – et la sortie du bras du passager.
Lundi, devant le tribunal correctionnel de Créteil, les deux prévenus – un major et un gardien de la paix de la préfecture de police de Paris – ont maintenu leur défense, plaidant une "erreur de conduite" liée à la fatigue après un long service et à la "maladresse" du passager.
Le parquet, qualifiant l'affaire de "scandaleuse" et soulignant que sans la vidéo du témoin, la version policière aurait prévalu, a requis 18 mois d'emprisonnement avec sursis, assortis d'une interdiction de conduire et d'exercer leurs fonctions pendant deux ans.
La défense conteste toute intentionnalité, arguant d'un simple "accident de la circulation". Le délibéré est attendu pour le 18 décembre.
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