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Chine : L'affaire Assange témoigne de l'hypocrisie des États-Unis et du Royaume-Uni en matière de liberté de la presse

- Selon Pékin, les guerres menées par les États-Unis après le 11 septembre ont engendré entre 49 et 60 millions de réfugiés

Riyaz Khaliq Khaliq  | 20.06.2022 - Mıse À Jour : 20.06.2022
Chine : L'affaire Assange témoigne de l'hypocrisie des États-Unis et du Royaume-Uni en matière de liberté de la presse

Istanbul

AA / Istanbul / Riyaz ul Khaliq

Critiquant vivement les pays occidentaux en matière de liberté de la presse, la Chine a déclaré, lundi, que le cas du journaliste Julian Assange témoignait de l'"hypocrisie" des États-Unis et du Royaume-Uni.

"Le cas de Julian Assange est un miroir. Il reflète l'hypocrisie des États-Unis et du Royaume-Uni en matière de liberté de la presse", a déclaré Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d'une conférence de presse tenue à Pékin.

"Les gens sont libres de critiquer d'autres pays, mais ils sont sévèrement punis s'ils dénoncent les États-Unis", a déclaré Wang, en réponse à une question concernant Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, dont l'ordre d'extradition a été signé vendredi dernier par la ministre britannique de l'Intérieur Priti Patel.

L'ordre d'extradition d'Assange a été transmis à la ministre par les tribunaux britanniques le mois dernier.

L’épouse du journaliste, Stella Moris, a promis de résister à cette mesure, affirmant que la décision du ministère de l'Intérieur britannique d'extrader Julian Assange vers les États-Unis ne constituait "pas la fin du chemin".

"Nous ne sommes pas arrivés au bout du chemin", a déclaré Stella Morris, vendredi, ajoutant : "Nous allons utiliser toutes les voies de recours et nous allons nous battre".

Après avoir créé WikiLeaks en 2006, Assange a publié près d'un million de documents obtenus de l'activiste et lanceuse d'alerte américaine Chelsea Manning. Ces documents portaient notamment sur les guerres menées par les États-Unis en Irak et en Afghanistan, ainsi que sur les crimes de guerre présumés commis au cours de ces conflits.

La publication de 250 000 autres documents confidentiels relatifs aux actions menées par les États-Unis pour isoler l'Iran avait fait grincer des dents à Washington.


- Les personnes qui dénoncent les États-Unis sont considérées comme des criminels


S'il est extradé vers les États-Unis, Assange devra répondre de 18 chefs d'accusation relatifs au piratage d'ordinateurs du gouvernement américain et à la violation de la loi sur l'espionnage, et risque une peine de prison de plusieurs années.

Assange a 14 jours à compter de la signature de l'ordre d'extradition pour interjeter appel.

Dénonçant les standards occidentaux en matière de liberté de la presse, Wang a déclaré : "Les gens sont traités en héros s'ils dénoncent d'autres pays alors qu'ils sont considérés comme des criminels s'ils dénoncent les États-Unis".

"Dans d'autres pays, demander des comptes aux médias équivaut à une 'persécution politique', tandis qu'aux États-Unis, sévir contre les médias revient à 'agir conformément à la loi'", a poursuivi Wang.

Et d’ajouter : "Tous les regards sont tournés vers l'affaire Assange. Nous espérons et croyons que la justice et l'équité prévaudront, et que le règne de l'hégémonie et de l'abus de pouvoir ne durera pas éternellement".

Assange avait été traîné, l'année dernière, hors du bâtiment de l'ambassade d'Équateur à Londres, où il s'est réfugié pendant plus de sept ans.

La police britannique a déclaré que son arrestation était due au fait qu'il avait enfreint les conditions de sa libération sous caution en 2012 et se trouvait sous le coup d'un mandat d'extradition pour les États-Unis.

Il a ensuite été reconnu coupable d'avoir enfreint les conditions de sa libération sous caution en 2012 après s'être soustrait aux services de sécurité par le tribunal de première instance de Westminster et condamné à une peine de 50 semaines de prison.


- Les États-Unis ont créé 49 millions de réfugiés


À l'occasion de la Journée mondiale des réfugiés célébrée aujourd'hui, Wang Wenbin a déclaré que les guerres "menées par les États-Unis après le 11 septembre ont créé quelque 49 à 60 millions de réfugiés."

"À elle seule, la guerre en Afghanistan a obligé 11 millions de personnes à être déplacées ", a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

La guerre menée par les États-Unis contre l'Afghanistan a pris fin en août dernier, après le retrait complet des forces étrangères d'Afghanistan, ce qui a conduit à la chute de l'administration de Kaboul soutenue par Washington. Les Taliban sont ensuite revenus au pouvoir après 20 ans de guerre.

"Certains pays occidentaux, les États-Unis en tête, ont longtemps exporté la guerre et les troubles, se sont ingérés dans les affaires intérieures d'autres pays et ont créé des catastrophes humanitaires. Ce sont eux qui ont été les premiers à générer le problème des réfugiés", a déclaré le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères.

Et de conclure : "Nous exhortons ces pays à réfléchir aux graves conséquences de leur comportement, à éradiquer la cause profonde du problème des réfugiés et à assumer les responsabilités qui leur incombent".


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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