AA/Nice/Feïza Ben Mohamed
Le co-rapporteur de la commission d’enquête parlementaire sur les violences dans les établissements scolaires, Paul Vannier, demande à ce que la justice soit saisie contre trois des personnes auditionnées, dont le Premier ministre Français Bayrou, qu’il accuse de parjure.
Dans un courrier rendu public ce jeudi, le député LFI (La France Insoumise) demande à la présidente de la commission, Fatiha Keloua-Hachi, de signaler les faits à l’autorité judiciaire.
Dans le détail, Paul Vannier affirme que le chef du gouvernement s’est contredit lors de son témoignage et que certaines de ses déclarations ont été démenties par d’autres témoins auditionnés.
Il estime également que François Bayrou a fait des déclarations inexactes en contestant le contenu d’une enquête de Mediapart pour laquelle il affirmait vouloir saisir la justice pour « diffamation ».
« Si les revirements du Premier ministre lors de son audition ont confirmé ses mensonges préalables dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, si les multiples contradictions émaillant ses déclarations attestent de l'insincérité de sa parole, au moins l’un de ses propos indique que le Premier ministre s’est parjuré devant notre commission d’enquête », est-il noté dans le courrier adressé à la présidente de la commission.
Et de poursuivre: « Madame la Présidente, vous êtes aujourd’hui (...) la seule habilitée à saisir l’autorité judiciaire en cas de faits susceptibles de constituer un faux témoignage compromettant l’exigence de vérité à laquelle notre commission est tenue ».
Deux autres personnes sont mises en cause dans ce courrier pour des accusations similaires dont la numéro 2 du ministère de l’Éducation nationale, Caroline Pascal, qui a affirmé sous serment, n’avoir jamais eu connaissance de faits d’homophobie intervenus au sein du lycée privé catholique Stanislas, alors que des auditions d’élèves attestent du contraire.
La dernière personne accusée de parjure est le préfet du Nord Georges-François Leclerc, qui a affirmé, au cours de son audition, qu’il avait lui-même pris la décision de rompre le contrat du lycée musulman Averroès avec l’Etat, alors que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a affirmé qu’il s’agissait d’une consigne du gouvernement et de plusieurs ministres.
Pour rappel, cette commission d’enquête parlementaire, née de l’affaire Bétharram, a permis l’audition de 140 personnes, avant de clôturer son travail d’investigation fin mai.
Le rapport final a été adopté mercredi et doit être dévoilé en détail dans les prochains jours.