Barrage de la Renaissance: L'Égypte compte sur la Russie pour arrêter les mesures unilatérales de l'Éthiopie
- C'est ce qu'a annoncé le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukry, lors d'une conférence de presse conjointe tenue avec son homologue russe Sergueï Lavrov, au Caire
Istanbul
AA / Le Caire
Le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukry a déclaré lundi que son pays compte sur la Russie pour arrêter les mesures unilatérales de l'Éthiopie dans le dossier du barrage de la Renaissance.
C'est ce qui ressort d'une conférence de presse conjointe tenue par Shoukry avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, dans la capitale, Le Caire, en marge d'une visite officielle de Lavrov en Égypte, dont la durée n'a pas été annoncée.
"L'Egypte compte sur la capacité de la Russie pour faire pression contre les mesures unilatérales de l'Ethiopie dans le dossier du barrage de la Renaissance éthiopienne. Le Caire a fait preuve de souplesse dans les négociations sur le barrage", a déclaré Shoukry.
De son côté, Lavrov a souligné que son pays accorde "un grand intérêt aux développements du dossier du barrage de la Renaissance éthiopien, et suit de près le dialogue entre les trois pays, pour parvenir à un accord satisfaisant pour toutes les parties".
"Nous sommes convaincus qu'il existe une solution à la crise du barrage de la Renaissance, susceptible de garantir les intérêts légitimes des trois pays", a-t-il ajouté.
Et de poursuivre : "Nous comptons sur le rôle de l'Union africaine dans la reprise des négociations", rappelant que son pays n'a pas été invité auparavant à intervenir dans le dossier du barrage.
Il y a une semaine, le Soudan, l'Égypte et l'Éthiopie ne sont pas parvenus à un accord sur la crise du barrage de la Renaissance, lors des négociations dans la capitale de la République démocratique du Congo, Kinshasa.
Cependant, Addis-Abeba a rejeté une proposition de médiation d'un Quatuor présentée par Khartoum, et soutenue par le Caire, qui comprend les Nations Unies, les États-Unis, l'Union européenne et l'Union africaine.
Dans un autre contexte, le ministre égyptien a déclaré avoir discuté avec son homologue russe "des développements sur la question palestinienne et de l'attachement de l'Égypte à l'initiative russe sur le quatuor international".
Le Quatuor international a été formé en 2002 et comprend les États-Unis, l'Union Européenne, les Nations Unies et la Russie.
En ce qui concerne la Syrie, Shoukry a déclaré: "L'Egypte a soutenu la voie politique pour résoudre la crise syrienne dans les négociations de Genève, et les élections présidentielles en Syrie sont une affaire interne que nous souhaitons mener conformément aux normes internationales".
"Par ailleurs, nous avons discuté du dossier libyen et de la nécessité d'une stabilité sur le terrain pour assurer la stabilité politique en Libye, il en va de même pour la crise libanaise", a précisé Lavrov.
A propos du Liban, il a ajouté sans donner de plus amples détails: ''nous attendons le Premier ministre libanais désigné, Saad Hariri, et quelques hommes politiques à Moscou''.
La visite de Lavrov au Caire coïncide avec les rapports fréquents des médias sur la reprise imminente du trafic aérien charter (vols irréguliers) depuis la Russie vers les aéroports de la mer Rouge dans l'est de l'Égypte, après sa suspension pendant plus de 5 ans, suite au crash d'un avion russe près de l'aéroport Charm el-Sheikh, où 224 personnes sont mortes.
Au cours de ces dernières années, les relations égypto-russes ont connu une évolution sans précédent, notamment après la visite du président russe Vladimir Poutine au Caire, à la fin de l'année 2017, qui a vu la signature d'une série d'accords économiques pour la centrale nucléaire de ''Dabaa''.
* Traduit de l'arabe par Hajer Cherni.
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