Ancien chef du Mossad : "Le gouvernement Netanyahu nous rapproche de la fin du rêve sioniste"
- Il s'agit d'un article d'opinion de l'ancien directeur du service de renseignement israélien (Mossad) Tamir Pardo, publié par le journal "Yedioth Ahronoth"

Quds
AA/ Jérusalem / Abdel Raouf Arnaout
L'ancien chef du service de renseignement israélien, le Mossad, Tamir Pardo, a déclaré que les pratiques et politiques extrémistes du gouvernement dirigé par Benjamin Netanyahu pourrait conduire à la fin du rêve sioniste.
C'est ce qui ressort d'un article de Pardo publié, mercredi, par le journal israélien Yedioth Ahronoth, intitulé "Les extrémistes ici veulent une guerre de Gog et Magog".
"Chaque jour qui passe nous rapproche de la fin du rêve sioniste", a écrit Pardo, notant que les politiques et les pratiques du gouvernement Netanyahu conduiront les États-Unis à déclarer que cet allié a perdu sa valeur stratégique et que la démocratie israélienne, qui unissait les deux pays grâce à des valeurs communes, n'existe plus.
Le gouvernement israélien actuel est considéré comme "le plus extrême et le plus à droite" d'Israël. Il comprend le parti d'extrême droite "Sionisme religieux" dirigé par le ministre des Finances Bezalel Smotrich et le parti d'extrême droite "Pouvoir juif" dirigé par le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir, en plus des partis religieux de droite.
Parlant de la nature de ces partis, Pardo a expliqué que leurs membres sont des messianiques et des fascistes qui ont lié un bloc antisioniste Haredi (une secte conservatrice du judaïsme orthodoxe) à un Premier ministre qui a tourné casaque et transformé son parti de démocrate de droite (Likoud) en un parti dictatorial raciste et orthodoxe".
Et d'ajouter : "Les pays arabes, qui ont signé un accord de paix avec nous, ceux qui pourraient le signer bientôt, ou ceux qui ne l'ont pas encore fait, sont stupéfaits, se demandant comment l'État juif, le miracle économique, social, technologique et sécuritaire, a décidé de ses propres mains de s'autodétruire ?"
"Il n'y a pas un seul dirigeant musulman qui ne regarde pas avec étonnement la folie qui s'empare d'Israël", a-t-il affirmé, indiquant que le président des États-Unis, qu'il soit démocrate ou républicain, arrivera à la conclusion que le pays que Washington a soutenu plus que tout autre au monde n'est plus une démocratie et est devenu un État d'apartheid déclaré.
Il a fait savoir que le processus de dégradation d'Israël s'est accéléré et il n'est plus justifiable d'investir dans une alliance avec lui, que l'allié soit les États-Unis ou les pays européens.
"Israël, qui est devenu, au fil des années, un allié important des pays occidentaux, menés par les États-Unis, ignore désormais les avertissements de ses amis qui tentent d'expliquer au gouvernement que sa ligne de conduite actuelle mènera à la fin de l'État", a-t-il souligné.
Se référant aux protestations organisées en Israël, depuis des mois, contre des amendements judiciaires controversés qui limitent l'autorité de la Cour suprême, Pardo a déclaré qu'elles équivalaient à un combat pour empêcher la fin du rêve sioniste.
La Knesset israélienne (Parlement) a adopté une législation qui limiterait la capacité de la Haute Cour d'Israël à contrôler le "caractère raisonnable" des décisions du gouvernement. Cette législation très controversée fait partie d'un débat plus large en Israël sur les réformes du système judiciaire du pays.
*Traduit de l'arabe par Malèk Jomni
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