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Affrontements à Beyrouth entre des manifestants et les forces de l’ordre

- Les manifestants ont, notamment, revendiqué le départ de Michel Aoun et du parlement.

Mona Saanouni  | 12.08.2020 - Mıse À Jour : 12.08.2020
Affrontements à Beyrouth entre des manifestants et les forces de l’ordre

Lebanon

AA / Beyrouth / Raya Chartouni

Les forces de l’ordre libanaises ont lancé des bombes lacrymogènes à l’endroit de manifestants dans le centre de la capitale Beyrouth, pour les repousser des principaux accès du siège du parlement, dans une quatrième journée de protestations revendiquant le départ du pouvoir en place, sur fond de l’explosion du port.

Une puissante déflagration a secoué, mardi dernier, le port de Beyrouth, faisant 171 morts et plus de 6 mille blessés ainsi que des centaines de personnes, encore portées disparues, et des dégâts matériels, estimés à 15 milliards de dollars, selon un bilan officiel, non-encore définitif.

Les manifestants ont scandé des slogans hostiles à la classe politique et au pouvoir en place, l’accusant de corruption et d’incompétence et lui faisant assumer la responsabilité de la situation détériorée et inédite à laquelle est livré le Liban.

Ils ont réclamé le départ de la chambre des députées, présidée par Nébih Berri, du président de la République, Michel Aoun, après que ce dernier ait accepté, la veille, la démission du gouvernement de Hassan Diab, qu’il a chargé de gérer les affaires courantes, jusqu’à la formation d’un nouveau cabinet.

La correspondante d’Anadolu Agency a rapporté que des protestataires ont ciblé par des pierres les forces de l’ordre qui ont riposté en lançant des bombes lacrymogène.

Des balles en caoutchouc ont été tirées, selon la même source, du haut des immeubles proches de la chambre des députés, pour repousser les manifestants.

Les affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants, déterminés à franchir les barrières dressées qui les séparent du siège du parlement, se poursuivent.

Un des manifestants a déclaré à Anadolu que « Nous sommes ici pour exercer une pression sur le pouvoir et la démission du gouvernement de Diab n’est que le début ».

Plus tôt dans la journée du mardi, la présidence libanaise avait annoncé la signature d’un décret soumettant le dossier de l’explosion du port au Conseil judiciare, la plus haute autorité judiciaire, chargé d’examiner les affaires se rapportant à la sûreté d’Etat, et dont le champ de compétence couvre aussi bien les civils que les militaires.

Selon des investigations préliminaires, l’explosion s’est produite dans l’entrepôt numéro 12 qui contenait 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium, saisis et stockés depuis 2014.

L’explosion du port vient approfondir les douleurs d’un pays qui souffre depuis des mois d’une grave crise économique, la pire de son histoire contemporaine, ainsi que d’une polarisation politique aigue, dans un paysage empreint de l’interférence de puissances et de parties régionales et internationales, aux visées opposées.

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