Des centaines de personnes ont manifesté vendredi devant le ministère allemand des Affaires étrangères à Berlin pour dénoncer le « génocide au Soudan ».

« Le peuple d’El-Fashir, au Darfour, fait face à des atrocités et à des crimes de guerre indescriptibles. Des communautés entières sont anéanties tandis que le monde reste silencieux. Nous, Soudanais de Berlin et amis de la justice partout dans le monde, appelons toutes les personnes de conscience à s’élever contre le génocide, le nettoyage ethnique et les crimes contre l’humanité au Soudan », ont déclaré les organisateurs dans un communiqué.

Le groupe a exigé « la fin du siège d’El-Fashir, la responsabilité des auteurs de crimes de guerre et la protection des civils ainsi que l’accès humanitaire pour les personnes dans le besoin ».

Les manifestants ont critiqué le gouvernement allemand pour son silence et son inaction face au « génocide au Darfour ».

« L’Allemagne a une responsabilité morale et historique particulière, non seulement en raison de son histoire (nazie), mais aussi parce qu’elle fait partie des États qui prétendent accorder une importance particulière aux valeurs dans leur politique étrangère. Et ces valeurs ne sont crédibles que si elles s’appliquent aussi à l’Afrique », a déclaré une manifestante anonyme à la foule.

« C’est pourquoi nous exigeons une position politique claire de l’Allemagne contre le nettoyage ethnique au Darfour », a-t-elle ajouté.

Mardi, l’Allemagne avait appelé à mettre immédiatement fin aux « meurtres, viols et actes de torture » au Soudan, après que les Forces de soutien rapide (FSR) ont pris le contrôle de la ville d’El Fashir, capitale du Nord-Darfour.

« Alors que les combattants des FSR contrôlent une grande partie d’El Fashir, au Soudan, nous exhortons les responsables à cesser toute violence contre les civils piégés dans la ville. Les meurtres, viols et tortures doivent cesser maintenant », a écrit le ministère allemand des Affaires étrangères sur le réseau social X.

« Les dirigeants des FSR se sont publiquement engagés à protéger les civils. Ils devront rendre des comptes », a ajouté le ministère.

*Traduit de l'anglais par Sanaa Amir