Politique

Tunisie : L'Union générale tunisienne du travail refuse de participer au dialogue proposé par Saïed

- La centrale syndicale a déclaré que la création de la Commission nationale consultative "n'est pas le fruit d'une concertation ou d'un accord préalable et ne répond pas aux aspirations du pays"

23.05.2022 - Mıse À Jour : 23.05.2022
Tunisie : L'Union générale tunisienne du travail refuse de participer au dialogue proposé par Saïed

AA / Tunisie / Adel Thebti

L'Union générale tunisienne du travail (UGTT - la plus importante organisation syndicale) a annoncé, lundi, son refus de participer au dialogue national convoqué par le président du pays, Kaïs Saïed.

Après une réunion de son organe administratif (la plus haute instance), la centrale syndicale a affirmé dans une déclaration finale qu'elle refusait de participer au dialogue "sous la forme annoncée dans le décret (présidentiel)".

Le syndicat a estimé que le dialogue convoqué par le président Saïed sous la forme prévue dans le décret n 30-2022, publié vendredi dernier, "n'est pas à même de sortir le pays de sa crise."

Saïed avait annoncé, vendredi, la création d'une commission chargée de préparer un projet de révision de la Constitution pour une "nouvelle République" et ce, à travers un "dialogue national" excluant les partis politiques.

L'UGTT a souligné que la création de la commission nationale consultative pour une nouvelle République "ne découle pas d'une consultation ou d'un accord préalable et ne répond pas aux aspirations du pays."

Le syndicat a, dans le même temps, exprimé son refus de "revenir à la situation antérieure au 25 juillet 2021".

La Tunisie traverse une grave crise politique depuis cette date, lorsque Saïed a entrepris d'imposer des mesures d'exception, notamment la destitution du gouvernement, la dissolution du Parlement et du Conseil supérieur de la magistrature, la promulgation de lois par décrets et la tenue d'élections législatives anticipées au 17 décembre.

Saïed a également décidé d'organiser un référendum sur les amendements constitutionnels en préparation pour le 25 juillet, et s'est octroyé le droit de nommer trois des sept membres de la commission électorale, dont son président.

Certains acteurs de la scène politique tunisienne considèrent ces mesures comme un "coup d'État contre la Constitution", tandis que d'autres forces y voient une "correction du cours de la révolution de 2011", qui avait renversé le régime du président de l'époque, Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).

Saïed affirme quant à lui que ces mesures ont été prises "dans le cadre de la Constitution", pour protéger le pays d'un danger imminent.



*Traduit de l’Arabe par Mourad Belhaj
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