Afrique

Tunisie: 600 dossiers d'affaires de financement du terrorisme et de blanchiment d'argent

- L'entrée du pays dans la liste noire des pays non coopératifs en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme a été une opportunité pour travailler sérieusement sur ce dossier

Mourad Belhaj  | 25.10.2019 - Mıse À Jour : 26.10.2019
Tunisie: 600 dossiers d'affaires de financement du terrorisme et de blanchiment d'argent

Tunisia

AA / Tunisie / Aisha Yahiaoui 

Un responsable tunisien a déclaré, vendredi, que le nombre de dossiers liés au financement du terrorisme et à des suspicions de blanchiment de capitaux étudiés par la Banque centrale a atteint près de 600 au cours des deux dernières années.

Selon Lotfi Hachicha, secrétaire général du Comité tunisien d’analyse financière, affilié à la Banque centrale, lors d’une conférence de presse tenue au siège de la Banque centrale, concernant la sortie du pays de la liste des pays placés sous le suivi du Groupe d’action financière (GAFI).

"Le nombre de dossiers concernant des soupçons de financement du terrorisme et de blanchiment d'argent qui ont été traités en 2017 et 2018 a augmenté pour atteindre environ 600", a déclaré Hachicha, ajoutant que "le nombre de dossiers était compris entre 250 et 300 dans les années précédant 2017."

Hachicha a attribué cette augmentation "à une prise de conscience chez les Tunisiens, ainsi qu'au développement des mécanismes de travail".

Pour sa part, Marwan Abbasi, gouverneur de la Banque centrale, a déclaré que l'entrée du pays sur la liste noire des pays non coopératifs dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme avait eu plus d'avantages que d’inconvénients.

Abbasi a déclaré: "Cette entrée était une occasion de travailler sérieusement sur le dossier de la lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment de capitaux."

Il a souligné que le retrait de la Tunisie de la liste "a été très rapide, puisqu'elle n'y a figuré que 17 mois, alors que de nombreux pays peinent encore à en sortir".

Le 18 octobre 2019, le Premier ministre Youssef Chahed a annoncé que le Groupe d'action financière (Gafi) avait décidé de retirer officiellement son pays de la "Liste noire des pays non coopératifs pour la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme", en 2018. Le GAFI étant une organisation intergouvernementale basée à Paris, créée en 1989 et ayant pour objectif de lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. 

"Dans la période à venir, nous devons travailler plus efficacement pour attirer les investissements à long terme", a déclaré Abbasi.

Pour sa part, le ministre de la Justice, Mohamed Karim Al-Jamousi, a souligné que "l'investissement est basé sur la confiance et la transparence, en plus de la nécessité de mettre les normes tunisiennes en conformité avec les normes internationales".

Al-Jamousi a souligné que le système judiciaire s'était amélioré dans le domaine de la lutte contre le financement du terrorisme et du blanchiment de capitaux, citant "la révision et la promulgation de la loi antiterrorisme et de prévention du blanchiment de capitaux, en janvier 2018, ainsi que la création du Registre National des Entreprises".

Le ministre des Finances, Ridha Chalghoum, a pour sa part déclaré que "de nouvelles réformes nécessitent l'élaboration de dispositions légales, notamment en ce qui concerne les nouvelles technologies".

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