Monde, Journal de l'Islamophobie

France/Femmes voilées violentées par des policiers : le parquet de Nanterre ouvre une enquête

L'avocat des plaignantes « salue la célérité avec laquelle le parquet s’est saisi de la plainte, mais regrette que le caractère raciste et islamophobe n’ait pas été retenu ».

Lassaad Ben Ahmed  | 04.05.2022 - Mıse À Jour : 05.05.2022
France/Femmes voilées violentées par des policiers : le parquet de Nanterre ouvre une enquête

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AA/Nice/Feïza Ben Mohamed

Le parquet de Nanterre (région parisienne) ouvre une enquête pour « violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité publique » et « injures publiques » après les violences exercées par des policiers sur deux femmes voilées sur le Pont de Clichy, a annoncé mercredi, l’avocat des plaignantes, maître Nabil Boudi, à l’Agence Anadolu.

Il « salue la célérité avec laquelle le parquet s’est saisi de la plainte, mais regrette que le caractère raciste et islamophobe n’ait pas été retenu » pour l’enquête.

Maître Boudi assure que les plaignantes « sont soulagées par l’ouverture de cette enquête préliminaire ».

Pour rappel, le 14 avril dernier, sur le Pont de Clichy, les deux jeunes femmes voilées, étaient violemment frappées par des policiers.

La vidéo des faits a été publiée en ligne et été visionnée des dizaines de milliers de fois, suscitant un vif émoi.

Dans un entretien exclusif à Anadolu, Nabil Boudi avait fait savoir qu’il y aurait « une confrontation entre les trois policiers impliqués et les plaignantes » à l’IGPN (Inspection Générale de la Police Nationale).

Il veut savoir « ce qui a motivé le contrôle d’identité » pointant le fait que le contrôle d’identité est réglementé en France et doit être justifié par la commission d’une infraction.

Il explique enfin qu’au-delà du contrôle dont il conteste la légitimité, « un des policiers s’est acharné sur l’une des victimes en tentant de lui arracher son voile ».

« L’une d’entre elles a reçu une énorme gifle, l’autre a subi un plaquage ventral, après avoir été frappée », détaille l’avocat, précisant qu’un certificat médical a été établi par l’hôpital qui a examiné les deux jeunes femmes après les faits.

Les policiers impliqués ont quant à eux déposé une plainte pour « outrage et rébellion ». Pour Nabil Boudi, il s’agit d’un « schéma classique » et s’interroge sur cette accusation alors même que les « policiers n’ont pas interpellé les jeunes filles et ont déposé une plainte uniquement après la diffusion de la vidéo sur les réseaux sociaux.

« Ils savent qu’ils ont violé la loi, et qu’ils ont commis des faits très graves et déposent plainte pour justifier les violences » tranche l’avocat.

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