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Le parcours de Diam’s arrive au Festival de Cannes dans "Salam", un film événement

- "Salam m'a offert les moyens de raconter, avec ma vision, mon émotion et mes mots ce que j'appelle : Ma vérité. Il y a certes l'histoire de Diam's derrière la femme que je suis aujourd'hui, mais c'est aussi un récit humain".

Ekip  | 26.05.2022 - Mıse À Jour : 26.05.2022
Le parcours de Diam’s arrive au Festival de Cannes dans "Salam", un film événement

France

AA / Feïza Ben Mohamed

Quand on évoque Diam’s, ou plutôt Mélanie, de son vrai nom, les avis sont unanimes. Elle est incontestablement la meilleure rappeuse que la France ait connue.

De "La boulette", à "Ma France à moi" ou encore "Marine", on ne compte plus les titres à succès, ni les récompenses et autres disques de platine qui sont venus récompenser le talent de Diam’s entre 2003 et 2009.

Ses fans sont tous d’accord et si elle a laissé une empreinte indélébile sur la scène musicale française, la chanteuse manque à tous.

Depuis le coup d’arrêt qu’elle a mis à sa carrière début 2010, les apparitions de Mélanie se font rares. Son parcours, ses épreuves, le succès, sa conversion et sa nouvelle vie, c’est donc ce qu’elle a souhaité raconter à travers "Salam", le film événement, qui est projeté ce jeudi 26 mai au Festival de Cannes.

- "Salam" pour retracer son chemin vers "la paix intérieure"

"Pendant des années, on a frappé à ma porte me demandant l'autorisation de mettre ma vie en scène, de la jouer, de l'interpréter. Des demandes nombreuses de documentaires, de biopics, de séries n'ont cessé d'affluer. J'avais comme le sentiment que l'on me demandait de donner les clefs de ma vie pour que d'autres puissent en faire un film. Un spectacle", écrivait sobrement la jeune femme en préambule d’un texte publié début mai pour annoncer la sortie de "Salam".

Elle assure avoir "été touchée que l'on s'intéresse à (son) parcours" mais qu’il était "impossible de laisser des inconnus parler à (sa) place" pour raconter "(sa) dépression, (ses) souffrances, (sa) quête, (sa) renaissance".

C’est par ces mots qu’elle a choisi de dévoiler la sortie du documentaire, en partenariat avec le media en ligne Brut, et sous la direction des deux réalisatrices Anne Cissé et Houda Benyamina.

"Salam m'a offert les moyens de raconter, avec ma vision, mon émotion et mes mots ce que j'appelle : Ma vérité. Il y a certes l'histoire de Diam's derrière la femme que je suis aujourd'hui, mais c'est aussi un récit humain, et une quête qui peuvent faire écho à l'histoire de tant de gens qui se demandent comment trouver la paix intérieure alors qu'ils se sont perdus dans le labyrinthe de la vie", poursuit l’ancienne chanteuse convertie à l’islam et qui a depuis publié deux livres.

- L’enthousiasme autour de ce retour sur les écrans

Dès l’annonce de ce nouveau projet, les réactions ont afflué par milliers sur les réseaux sociaux. La fin, relativement brutale, de sa carrière musicale a laissé ses fans sur leur faim et chacune de ses rares apparitions crée naturellement l’événement.

"Elle est un symbole pour tant de jeunes, de par sa simplicité, la lumière qu’elle dégage et son parcours tellement inspirant", nous raconte Kahyna, jeune Niçoise de 28 ans qui attend impatiemment de pouvoir visionner le documentaire.

Pour la chanteuse Vitaa, avec qui elle a occupé la tête des classements musicaux avec "Confessions nocturnes", la sortie de "Salam" est une fierté.

"Ce soir, j'ai eu l'immense privilège de voir le documentaire de ma sœur Diam's et je ne saurais retranscrire avec des mots ce que j'ai ressenti tellement j'ai été bouleversée... À vous qui l'aimez, l'avez écoutée, supportée ou détestée... allez le voir, vous comprendrez. Je t'aime ma sœur et je suis tellement fière de celle que tu es devenue", a-t-elle écrit mardi soir sur son compte Instagram.

Le documentaire, qui sortira en salles début juillet ne sera disponible que pendant deux jours mais pourra être visionné sur la plateforme vidéo BrutX, de quoi réjouir les inconditionnels.

- La paix après l’islam

Depuis la fin de sa carrière musicale, Diam’s est apparue au compte-gouttes à la télévision mais sa conversion à l’islam fait l’objet de toute sorte de débats, dans un pays fracturé par les questions identitaires.

Pour comprendre le phénomène Diam’s, puis son retour vers Mélanie, il faut revenir sur son mal-être.

Elle l’a souvent raconté au fil des interviews, comme dans les textes de certaines de ses chansons, l’icône du rap français a souvent sombré dans des épisodes douloureux de dépression, pensant au suicide, l’esprit torturé.

Le destin de Mélanie est finalement celui d’une femme, que la vie n’a pas épargnée, et qui malgré la gloire, les milliers d’albums vendus, les concerts à guichets fermés et une carrière à son apogée, a fait le choix de la paix.

C’est en septembre 2012 qu’elle finit, pour la première fois, par évoquer, sur TF1, la fin de sa carrière musicale, sa conversion à l'islam en 2008 et son retrait de la vie publique.

Elle y avouait n’être pas dérangée par le fait que les médias parlent de son foulard mais être gênée "par la façon dont on en parle".

"Je comprends que sa puisse surprendre (…) mais j’ai tellement gagné en paix et en sérénité, que je n’ai plus le temps pour la méchanceté et la haine", expliquait-elle face caméra.

Pour celle qui se dit "comblée par l’amour de Dieu", l’islam et le port du voile "a totalement guéri (son) cœur" alors qu’elle avoue avoir, tout au long de sa carrière, y compris au sommet de sa gloire, effectué des séjours en hôpital psychiatrique.

Cette vie à mille à l’heure, à laquelle l’islam est venu apporter l’apaisement est finalement parfaitement résumée dans la bande-annonce de « Salam ».

"Plus les jours passaient, plus je m’enfonçais, comme la sensation de m’enliser ou de tomber dans le vide et de faire une chute interminable. Les gens chantaient et me prenaient en photo, la musique était forte et étouffait le cri de mon âme qui hurlait au secours. Tout le monde chantait, dansait. La salle était pleine mais pourtant pour moi tout était vide. Vide comme cette vie que je menais. (…) Je faisais semblant d’être bien mais je perdais la tête de plus en plus. Je prenais des cachets de plus en plus. J’me faisais du mal de plus en plus et puis je pensais à la mort de plus en plus, mais j’disais rien. Je continuais à faire semblant. D’ailleurs des fois je me demande 'on était combien à faire semblant'", explique-t-elle comme un cri du cœur en voix off.

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