AA / Istanbul / Esra Tekin
Après que l’Islande a rejoint l’Irlande, l’Espagne, les Pays-Bas et la Slovénie dans leur retrait de l’Eurovision 2026, 17 musiciens portugais, en lice dans l’émission nationale de sélection Festival da Canção, ont annoncé qu’ils refuseraient de représenter le Portugal, même s’ils étaient choisis pour le concours de chansons de l’an prochain.
Les candidats à la compétition interne chargée d’élire le représentant portugais ont publié un communiqué dénonçant la participation controversée d’Israël à l’Eurovision, rapporte Euronews.
« Par les mots et par les chansons, nous agissons dans la limite des possibilités qui nous sont offertes. Nous n’acceptons pas la complicité avec la violation des droits humains », indique le communiqué.
« Alors que la Russie a été exclue de l’Eurovision 2022 pour des raisons politiques, nous avons été surpris de constater que la même position n’a pas été adoptée à l’égard d’Israël, qui, selon les Nations unies, commet des actes de génocide contre les Palestiniens à Gaza », ajoute le texte.
En réaction, le diffuseur public portugais RTP a déclaré : « Indépendamment de la décision des artistes signataires du communiqué, la RTP organisera une nouvelle fois le Festival da Canção et réaffirme sa participation au Concours Eurovision de la chanson 2026. »
De son côté, Salvador Sobral, unique vainqueur portugais de l’Eurovision, a également critiqué la position de la RTP dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, accusant le diffuseur de « lâcheté politique ».
Parallèlement, la colère de l’opinion publique s’est étendue à travers le pays, conduisant au lancement d’une pétition réclamant le retrait immédiat du Portugal de l’Eurovision.
La pétition, qui a déjà recueilli plus de 22 000 signatures, estime que le soutien de la RTP à la participation d’Israël « place le Portugal du mauvais côté de l’Histoire ».
« Cette position est inacceptable face à la catastrophe humanitaire en cours et à l’offensive militaire dans la bande de Gaza, ainsi qu’au regard des scandales de manipulation des votes qui ont entaché l’édition 2025 à Bâle, révélant l’incapacité de l’organisateur (l’UER) à endiguer la politisation de l’événement », souligne la pétition.
* Traduit de l'anglais par Adama Bamba