Analyse, Afrique

RDC : Plongée dans l'univers de "l'homme qui répare les femmes" ( Portrait)

-Le médecin congolais, Denis Mukwege, a été sacré vendredi prix Nobel de la Paix aux côtés de l'activiste yézidie originaire d’Irak, Nadia Murad.

Nadia Chahed  | 05.10.2018 - Mıse À Jour : 05.10.2018
 RDC : Plongée dans l'univers de "l'homme qui répare les femmes" ( Portrait)

Congo, The Democratic Republic of the


AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa

Sacré Chevalier de la Légion d'honneur (France-2013), Prix des droits de l'homme des Nations Unies (2008), Prix Olof Palme (2008), Right Livelihood Award (2013), Prix Sakharov (2014), Docteur Honoris Causa de l'Université d'Angers (France), le médecin congolais, Denis Mukwege, celui qu'on a surnommé "l'homme qui répare les femmes", a décroché, vendredi, un nouveau prix et non des moindres: le prix Nobel de la Paix pour l'année 2018.

Un prix qu'il partage avec l'activiste yézidie originaire d’Irak, Nadia Murad, "pour leurs efforts à mettre fin à l'usage des violences sexuelles comme arme de guerre".

Né le 1er Mars 1955 à Bukavu dans l'Est de la République Démocratique du Congo (RDC), Mukwege est adulé par les femmes de sa région meurtrie par les conflits armés et l'activisme de plusieurs groupes armés aussi bien locaux qu'étrangers.

Il est en effet celui qui a "choisi d'évoluer dans un couloir de la mort, un champ de viol et une zone où les femmes ont perdu le droit au sourire", tel qu'il l'a affirmé à plusieurs reprises.

Après des études secondaires à Bukavu, sa ville natale, couronnées par un diplôme en biochimie en 1974, il part au Burundi où il s'inscrit à la faculté de médecine et obtient son diplôme de médecin en 1983.

Un an plus tard il décroche une bourse pour une spécialisation en gynécologie à l’université d’Angers en France.

Aussitôt sa spécialisation terminée, il décide de rentrer dans son pays pour venir en aide aux femmes et aux enfants, "premières victimes des guerres et de l'insécurité".

En 1999, il ouvre sa propre clinique à Bukavu où il accueille et soigne gratuitement les femmes victimes de viols et de mutilations sexuelles.

Une vocation qu'il était loin d'imaginer à l'ouverture de la clinique. Mukwege s'attendait, en effet, à y exercer la gynécologie obstétrique classique mais il fût dépassé par la triste réalité et le nombre de femmes victimes de viols qui venaient en consultation.

"J'ai été déboutée par la réalité. Au lieu de recevoir des femmes enceintes, je recevais surtout des femmes victimes de viol qui n'avaient personne pour les soigner".

Dans cette région , "les hommes armés ne violent plus pour satisfaire leurs pulsions sexuelles mais pour détruire l'humanité et répandre l'horreur", déplore Mukwege qui a décidé de se consacrer à ces femmes et à leur rendre le sourire.

Il n'hésite également pas à dénoncer "la passivité des autorités et l’impunité dont jouissent les seigneurs de guerre" ni à s'engager contre le régime de Kabila, militant pour la tenue d'élections crédibles.


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