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Égypte et Soudan soulignent l'importance d'un accord "contraignant" sur le barrage de la Renaissance

- Qui garantirait les droits aux eaux du Nil des deux pays, dans un communiqué conjoint en marge de la rencontre de la ministre soudanaise des Affaires étrangères, Maryam Al-Sadiq Al-Mahdi, avec son homologue égyptien Sameh Choukri au Caire.

Mounir Bennour  | 02.03.2021 - Mıse À Jour : 02.03.2021
Égypte et Soudan soulignent l'importance d'un accord "contraignant" sur le barrage de la Renaissance

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AA / Le Caire

Le Caire et Khartoum ont souligné ce mardi l'importance de parvenir à un accord contraignant sur le remplissage et l'exploitation du barrage de la Renaissance. Ledit accord devrait garantir les droits aux eaux du Nil des deux pays.

C'est ce qui ressort d'un communiqué conjoint, publié sur la page officielle du ministère égyptien des Affaires étrangères, en marge de la visite de la ministre soudanaise des Affaires étrangères, Maryam Al-Sadiq Al-Mahdi, au Caire, où elle a rencontré son homologue égyptien, Sameh Choukri.

Selon le communiqué, les deux parties ont souligné « l'importance de parvenir à un accord juridique contraignant sur le remplissage et l'exploitation du grand barrage de la Renaissance éthiopienne qui garantirait les droits aux eaux du Nil de l'Égypte et du Soudan, réaliserait les intérêts des trois pays (en plus de l'Éthiopie) et limiterait les dommages causés par le projet aux deux pays en aval (Égypte et Soudan). "

Le communiqué a souligné que les deux pays ont « une volonté politique et un désir sérieux d'atteindre cet objectif le plus tôt possible », appelant l'Éthiopie à faire preuve de bonne volonté et à s'engager dans un processus de négociation efficace, afin de parvenir à cet accord.

Les deux pays ont exprimé leur gratitude pour les efforts déployés par la République d'Afrique du Sud, au cours de sa présidence de l'Union africaine pour faciliter le déroulement des négociations autour du barrage de la Renaissance, et ont salué la présidence de la République démocratique du Congo qui dirige actuellement les négociations sous l'égide de son président Félix Tshisekedi qui est à la tête de l'Union africaine actuellement.

Les deux parties ont souligné que « la mise en œuvre par l'Éthiopie de la deuxième phase unilatérale du remplissage du barrage de la Renaissance constituerait une menace directe pour la sécurité hydrique de l'Égypte et du Soudan ».

Selon le communiqué, les deux ministres se sont déclarés préoccupés par le blocage des négociations, qui ont eu lieu sous les auspices de l'Union africaine.

L'Éthiopie insiste pour entamer la deuxième phase du remplissage du barrage de la Renaissance au mois de juillet prochain. De leur côté, Khartoum et Le Caire adhèrent à un premier accord tripartite, afin de préserver leur part annuelle des eaux du Nil, dans un contexte de négociations difficiles parrainées par l'Union africaine depuis des mois.

Les deux ministres ont également souligné l'adhésion à la proposition soudanaise pour le développement du mécanisme de négociation parrainé par l'Union africaine, à travers la formation d'un « quatuor international » dirigé par l'Union africaine.

Le 24 février, l’Égypte a annoncé son soutien à la proposition du Soudan pour former une médiation internationale quadripartite dirigée par l’Union africaine, avec la participation de l’ONU, de l’Union européenne et ses États-Unis, dans le but de résoudre les négociations bloquées sur le « barrage de la Renaissance ».

Le communiqué conjoint a appelé les quatre parties à adopter la proposition, à l'avaliser et à lancer les négociations le plus tôt possible.

Le 22 février, le ministre soudanais de l'Irrigation, Yasser Abbas, a annoncé l'intention de son pays de mener des « contacts diplomatiques et politiques » pour soutenir sa proposition de médiation quadripartite sur le barrage.

Les États-Unis et la Banque mondiale avaient déjà tenté, il y a plus d'un an, de parrainer les négociations du « barrage de la Renaissance », mais l'initiative n'avait abouti à aucun résultat concluant.

*Traduit de l'arabe par Mounir Bennour.

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