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Tunisie: Série de mesures gouvernementales pour booster la croissance

-Ces mesures ont été annoncées vendredi par le chef du gouvernement, Youssef Chahed, lors d'une conférence nationale sur le projet de loi de finance pour l'année 2019.

Nadia Chahed  | 14.09.2018 - Mıse À Jour : 14.09.2018
Tunisie: Série de mesures gouvernementales pour booster la croissance

Tunis

AA/Tunis/Bouazza Ben Bouazza

Le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, a annoncé vendredi un train de mesures visant à relancer l'économie et à booster la croissance, et ce dans le cadre du projet de loi de finance pour l'année 2019 qui doit être présenté le 15 octobre prochain à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP).

Lors d'une conférence nationale tenue au palais des congrès de Tunis, il a exposé les grandes orientations de ce projet de loi qui fera l'objet de consultations avec les organisations nationales, les partis politiques et les experts lors de quatre ateliers de travail afin d'en recueillir les suggestions.

Il a, à cette occasion, assuré que la nouvelle loi de finance ne prévoit pas de nouvelles taxes sur les entreprises et les personnes, réitérant sa détermination à engager les réformes visant à assainir les finances publiques, citant en particulier les caisses sociales qui souffrent de lourds déficits et le système de subvention des produits de base de manière à ce qu'il puisse bénéficier aux couches sociales démunies et non plus aux catégories aisées comme c'est le cas actuellement.

Après avoir brossé un tableau de la situation qui prévalait lorsqu'il a pris ses fonctions à la tête du gouvernement en 2016 et qui était marquée par des indicateurs économiques et sociaux presque tous "au rouge", il a relevé que, deux ans après, la situation s'est sensiblement améliorée.

Il a étayé ses propos notamment par les chiffres enregistrés dans le secteur du tourisme dont les recettes ont connu une augmentation de 59% à fin août 2018, par rapport à la même période de 2017 et les entrées ont dépassé les 5 millions de touristes.

Idem pour les investissements étrangers qui se sont accrus de 27% et le taux de croissance qui a été de 2,5% au premier trimestre de l'année en cours et de 2,8% au deuxième trimestre.

Quant au fardeau des finances publiques, il est passé de 7,4% en 2016 à 4,9% aujourd'hui, s'est-il félicité.

Il a indiqué que son objectif est de faire en sorte que les indicateurs économiques virent vers le vert d'ici 2020.

Pour le chef du gouvernement, "ces résultats bien que positifs ne sont pas toutefois suffisants et il est possible de faire mieux pour peu que toutes les parties concernées adhèrent à la volonté de réforme", a-t-il martelé.

Il s'est dit par ailleurs résolu à lutter contre l'économie parallèle et à renforcer les recettes fiscales afin d'impulser la dynamique économique et de favoriser la croissance.

Déplorant que les tiraillements politiques aient entravé l'action de réforme menée par le gouvernement, Chahed a déclaré: "nous ne sommes pas attachés aux chaises (postes). Notre souci est plutôt de servir la Tunisie pour dépasser les difficultés que traverse l'économie nationale".

Autre défi qu'il s'est lancé: la réduction du déséquilibre régional en mettant en oeuvre "la discrimination positive" inscrite dans la Constitution en faveur des régions démunies.

Il a, dans ce chapitre, annoncé la création en 2019 d'un "fonds de l'emploi" doté de 150 millions de dinars (54 millions de dollars) afin de favoriser la création d'emploi pour les jeunes et l'allocation de 50 millions de dinars (18 millions de dollars) pour assurer l'autofinancement des projets montés par les jeunes.

Pour ce qui est du déficit de la balance commerciale qui a dépassé les 12 milliards de dinars, il l'a attribué à un "choc exogène" dû à l'augmenation des prix des carburants, notant qu'en seulement six mois, le prix du baril du pétrole s'est accru de plus de 50%, engendrant un déficit de 4,2 milliards de dinars (1,5 milliard de dollars).

Il a convenu qu'un tel déficit ne devait pas se poursuivre en faisant état d'un programme orienté vers les énergies renouvelables, singulièrement le solaire.

Il a mentionné un projet visant à produire 1000 megawatts que plus de 60 investisseurs sont prêts à réaliser.

"Aujourd'hui, la Tunisie a besoin de rétablir la valeur du travail pour redresser la situation et elle a tous les atouts pour le faire", a-t-il plaidé.
De son côté, le ministre des Finances, Ridha Chalghoum, a révélé que le budget de l’Etat pour 2019 sera de l’ordre de 40 milliards de dinars (14,38 milliards de dollars), assurant que la croissance attendue de l’économie nationale s’établira à 3%.

“Le gouvernement réduira le déficit budgétaire de 4,9% en 2018 à 3,9% en 2019 et à 3% en 2020”, a déclaré Chalghoum en marge du Forum national sur la loi de finances de 2019.

“Le gouvernement cherche également à réduire la dette à moins de 70%”, a-t-il déclaré.

Réagissant au discours du chef du gouvernement, l'expert économique Moez Joudi, a estimé que la volonté politique dont a fait état Chahed est "rassurante".

Dans une déclaration à l'agence Anadolu, il a jugé qu'une telle volonté est de nature à conforter les acquis et à susciter la confiance des investisseurs.

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