AA / Tunis / Bouazza Ben Bouazza

La Tunisie s’apprête activement à abriter, le 31 mars, la 30ème session ordinaire du sommet arabe qui se tient dans un contexte marqué par des dissensions interarabes et des défis majeurs, le dernier en date étant l’appel du président américain Donald Trump à reconnaître la souveraineté d’Israël sur le Plateau du Golan syrien occupé.

Les pays arabes y seront représentés à un “niveau très élevé”, a déclaré à l’agence Anadolu le porte-parole du ministère tunisien des Affaires étrangères Bouraoui Limam.

Il a mentionné la présence du roi Salmane Ben Abdelaziz d’Arabie Saoudite attendu à Tunis deux jours avant le sommet pour “une visite bilatérale”.

Le porte-parole a également noté que la Syrie sera absente du sommet du fait de sa suspension par la Ligue des Etats arabes en novembre 2011, en raison de la répression violente du soulèvement populaire par le régime du président Bachar Al Assad.

Il n’exclut pas, toutefois, que la question de la réintégration de la Syrie soit soulevée par le conseil des ministres des Affaires étrangères qui précédera le sommet.

Selon le porte-parole de la Ligue arabe Mahmoud Afifi, le retour de la Syrie au sein de l’organisation panarabe ne figure pas à l’ordre du jour du sommet de Tunis et n’a pas été évoqué “de manière officielle” par aucune partie lors des précédentes réunions de la Ligue.

Dernièrement, le président soudanais Omar Al Bachir a été le premier chef d’Etat arabe à se rendre à Damas.

Sa visite a été suivie de l’annonce par les Emirats arabes unis (EAU) de la réouverture de leur ambassade dans la capitale syrienne, tout comme la poursuite des activités de l’ambassade de Bahreïn. Pour certains observateurs, ce sont là autant de signes précurseurs d’une normalisation avec le régime syrien.

Le porte-parole de la Ligue arabe a, par ailleurs, fait état de la possibilité de l’adoption par le sommet arabe d’une résolution sur le Golan syrien à la lumière des derniers développements, en référence à la décision du président américain Donald Trump de reconnaître la prétendue souveraineté d’Israël sur ce territoire syrien occupé depuis 1967.

Il a rappelé que les résolutions ministérielles et des sommets arabes insistent sur l’arabité du Golan et sur son appartenance à la Syrie, tout comme les résolutions de l’ONU qui rejettent catégoriquement l’occupation des territoires par la force.

“Il est possible à la lumière du dernier développement survenu qu’un pays arabe demande d’ajouter un projet de résolution à ce sujet”, a-t-il dit.

Bouraoui Limam a indiqué que le sommet de Tunis se penchera sur les questions d’actualité brûlante sur la scène arabe dont la cause palestinienne qui, selon le chef de la diplomatie tunisienne Khémaïs Jhinaoui aura “la priorité absolue”, ainsi que sur la situation en Syrie, au Yémen et en Libye et la lutte contre le terrorisme, outre des questions d’ordre économique et social.

Selon Mahmoud Afifi, le projet d’ordre du jour du sommet comporte 20 points portant sur toutes ces questions en plus de la situation au Soudan et des “ingérences iraniennes dans les affaires arabes”.

S’agissant de la cause palestinienne, les dirigeants arabes doivent examiner “en priorité” la crise financière à laquelle est confrontée l’Autorité palestinienne à la suite du gel par Israël d’un montant de quelque 139 millions de dollars de recettes fiscales revenant au gouvernement palestinien.

Cette mesure de rétorsion est une sanction imposée par Israël sous prétexte de versement d’une partie de ces taxes aux familles des prisonniers et des martyrs palestiniens, a-t-il expliqué.

Sur le Soudan qui connaît, depuis quelque temps, des manifestations de protestation contre la détérioration de la situation économique et sociale, le porte-parole a mentionné un point de l’ordre du jour sur “la paix et le développement” dans ce pays qui vise à y appuyer la stabilité.

Les délégations des pays arabes ont commencé à affluer dans la capitale tunisienne, dès lundi, pour participer aux réunions préparatoires du sommet, a déclaré Bouraoui Limam à Anadolu.

Celles-ci débuteront le mardi 26 mars au niveau des hauts cadres de la ligue arabe, puis par la réunion, mercredi, des représentants permanents de l’organisation panarabe.

Le 28 mars se réunira le conseil économique et social au niveau ministériel suivi, le lendemain, par celle des ministres des Affaires étrangères.

Le 30 mars sera réservé à l’accueil des dirigeants arabes devant participer au sommet du 31 mars.

Il est prévu la présence à ces assises de hautes personnalités internationales dont le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, le secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), Dr Youssef Al Othaimeen, le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, de la Haute-représentante de l'Union européenne aux Affaires extérieures et à la Politique sécuritaire, Federica Mogherini et de l'Envoyé spécial de l'ONU en Libye, Ghassan Salamé.

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