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Tunisie : reprise des contestations à Tataouine suite au meurtre d'un homme à la frontière libyenne

- Des témoins affirment que le jeune homme a été abattu par l'armée, mardi, alors que le ministère de la Défense assure que ses forces ont fait usage de la force contre des “mouvements suspects”, sans évoquer des morts

Meher Hajbi  | 10.07.2020 - Mıse À Jour : 10.07.2020
Tunisie : reprise des contestations à Tataouine suite au meurtre d'un homme à la frontière libyenne

Tunisia

AA - Remada (Tunisie)

Les manifestations ont repris, vendredi, à Remada, dans le gouvernorat de Tataouine (sud-est), suite au meurtre d'un jeune homme à la frontière libyenne.

Alors que des témoins affirment que le jeune homme a été abattu par l'armée, mardi, le ministère de la Défense assure que ses forces ont fait usage de la force contre des “mouvements suspects”, sans évoquer des morts.

Les manifestants ont bloqué un certain nombre de rues du centre-ville avec des pierres et des pneus en feu. En face, les forces armées ont tenté de disperser les contestataires sans recourir à la force, rapporte le correspondant de l'Agence Anadolu.

Sous couvert d’anonymat, un des manifestant a expliqué que “les manifestations ont éclaté en réponse aux provocation de l’armée à l'intérieur de la ville avant de se poursuivre, ensuite, devant la caserne de l'armée".

En effet, une réunion a eu lieu entre les notables de la ville et des forces armées pour tenter d'apaiser les tensions, selon le correspondant de l'Agence Anadolu.

Pour cheikh Hamed Ouaer, l'un des notables de Remada, “toute personne impliquée dans le meurtre du jeune homme doit être traduite devant la justice car tous sont égaux devant la loi”.

Il est à noter qu’une grande partie des habitants de la ville font du commerce parallèle à la frontière avec la Libye leur gagne pain, en raison de l'absence de moyens de subsistance suffisants dans la région.

De son côté, le ministère tunisien de la Défense avait fait savoir que “l’armée avait détecté dans la soirée du mardi 7 juillet, des mouvements suspects et quatre voitures ont pénétré la zone tampon frontalière en provenance du territoire libyen”.

“Les forces armées ont agit conformément aux dispositions du décret républicain n° 230 de 2013, appelant à un usage progressif de la force avec des tirs en l’air pour les inciter à s’arrêter, toutefois, ces véhicules ont pris la fuite malgré les tirs ayant ciblé les roues”, selon le communiqué du ministère.

Dans ce contexte, les autorités militaires ont également affirmé que le tribunal militaire de première instance de Sfax a ouvert une enquête sans évoquer la mort du jeune homme de 24 ans.

Le ministère a rappelé que “les unités de l'armée nationale resteront prêtes, avec tous les moyens légaux disponibles, à répondre à toutes les tentatives visant à porter atteinte à l'intégrité et à la sécurité nationale, notamment, la contrebande, le terrorisme et les crimes organisés”.

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