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Tunisie: le Parti des travailleurs dénonce une escalade de la "répression contre la liberté d'expression"

- Par voie de communiqué, le parti de gauche a condamné l'arrestation d'un de ses membres après avoir participé à une marche de protestation le 14 janvier.

Yosra Ouanes  | 15.01.2022 - Mıse À Jour : 15.01.2022
Tunisie: le Parti des travailleurs dénonce une escalade de la "répression contre la liberté d'expression"

Tunisia

AA/Tunis

Le Parti des travailleurs en Tunisie (PT) a dénoncé, samedi, une escalade de la "répression contre la liberté d'expression" dans le pays, depuis le "coup d'Etat" du 25 juillet 2021.

C'est ce qui est ressorti du communiqué rendu public par le parti de gauche, dont l'Agence Anadolu a obtenu copie.

Dans son communiqué, le PT a appelé "toutes les forces démocratiques à faire face à cette approche répressive, dont la violence brutale perpétrée contre les manifestants hier dans la capitale, n'était que l'un de ses aspects hideux".

Le parti de Hamma Hammami a condamné l'arrestation d'un de ses membres (Saad Ben Hassine) durant des heures après sa participation à la marche de protestation organisée vendredi dans le centre-ville de Tunis.

Selon la même source, "Saad Ben Hassine a été victime de maltraitance et d'insultes dans le hall du commissariat, et tous les tracts en sa disposition, ont été saisis".

Les forces de sécurité avaient empêché les manifestants de converger sur l'Avenue Habib Bourguiba à coups de gaz lacrymogènes et de canons à eau.

Le ministère tunisien de l'Intérieur avait justifié, vendredi, l’usage des canons à eau par le fait que les « protestataires ont bravé l’interdiction de manifester, décidée par le gouvernement dans le cadre de mesures sanitaires visant à freiner la résurgence de l’épidémie de la Covid-19 ».

Cette manifestation qui survient en concomitance avec la célébration du 11e anniversaire de la révolution tunisienne (14 janvier 2011), a été organisée à l’appel du Hirak « Citoyens contre le coup d’État » et des formations politiques d’« Ennahdha » (d’obédience islamique/53 députés sur 217 au Parlement gelé), du « Courant démocrate » (social-démocrate/22 députés sur 217), du « Forum démocratique pour le travail et les libertés » (social-démocrate/non représenté au Parlement), du « Parti Républicain » (centriste/non représenté au Parlement) du « Parti des travailleurs » (gauche/non représenté au Parlement), contre les mesures d’exception du président tunisien Kaïs Saïed.

La Tunisie est en proie à une crise politique aiguë depuis le 25 juillet dernier. À cette date, Kaïs Saïed, avait pris une série de mesures d'exception, portant notamment suspension des travaux du Parlement et levée de l'immunité dont bénéficiaient les députés.

Il avait également suspendu l’Instance de contrôle de la constitutionnalité des lois et décidé de légiférer par voie de décrets, de même qu'il a limogé de son poste le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, prenant ainsi la tête de l'exécutif, assisté d'un gouvernement dont il a nommé la cheffe en la personne de l’universitaire Najla Bouden Romdhane.

La majorité des forces politiques tunisiennes, rejette les décisions de Saïed, qu'elle considère comme étant « un coup d'Etat contre la Constitution », tandis que d'autres partis les soutiennent, estimant qu'il s'agit d'une « restauration du processus de la Révolution » de 2011.


*traduit de l'arabe par Hend Abdessamad

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