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Tunisie: le parquet ouvre une enquête sur la mort d'un manifestant, retrouvé inconscient, le 14 janvier à Tunis

- D’après le constat effectué par le représentant du parquet, « le corps du défunt ne portait aucune trace visible de violence », a déclaré le Tribunal de première instance de Tunis, soulignant « qu’une autopsie médico-légale sera réalisée ».

Yosra Ouanes  | 19.01.2022 - Mıse À Jour : 19.01.2022
Tunisie: le parquet ouvre une enquête sur la mort d'un manifestant, retrouvé inconscient, le 14 janvier à Tunis

Tunisia

AA/Tunis

Le parquet près le Tribunal de première instance de Tunis, a ouvert une enquête, mercredi, sur le décès d'une personne qui aurait été retrouvée inconsciente, vendredi 14 janvier, au centre-ville de Tunis.

D’après le constat effectué par le représentant du parquet, « le corps du défunt ne portait aucune trace visible de violence », a déclaré, par voie de communiqué, le Tribunal de première instance de Tunis, soulignant qu’« une autopsie médico-légale sera réalisée pour déterminer les causes du décès ».

L'Initiative « Citoyens contre le coup d’État» avait annoncé, plus tôt mercredi, le décès de Ridha Bouzayen dans un hôpital de la capitale, affirmant qu'il avait pris part aux manifestations du 14 janvier.

Selon l’Initiative populaire, Bouzayen aurait succombé aux blessures qui lui ont été infligées, lors des scènes d'une rare violence, au centre-ville de Tunis, « à la suite du recours à la force excessive pour disperser les manifestants ».

Par voie de communiqué, la Tribunal de première instance de Tunis a indiqué que « d’après le constat effectué par le représentant du parquet, le corps du défunt ne portait aucune trace visible de violence ».

« Une enquête a été ouverte à cet effet et une autopsie médico-légale sera réalisée pour déterminer les causes du décès », ajoute la juridiction, citée par l'Agence de presse officielle Tunis Afrique Presse (TAP).

Selon l'enquête préliminaire, le défunt a été « retrouvé inconscient », le 14 janvier, devant le Palais des congrès, à Tunis, avant d'être transféré par les agents de la protection civile à l'hôpital « Habib Thameur », indique le bureau de presse du Tribunal de première instance de Tunis.

Le mouvement Ennahdha a déclaré dans un communiqué rendu public ce mercredi, « Nous condamnons le meurtre de Ridha Bouzayen, qui avait succombé à ses blessures (vendredi) après avoir été victime d’une violence excessive perpétrée par les membres des forces de l’ordre, lors de sa participation aux manifestations à l'occasion de la célébration du 11ème anniversaire de la Révolution tunisienne ».

Le ministère tunisien de l'Intérieur avait souligné, vendredi, dans un communiqué, que « ses unités ont fait preuve de la plus grande retenue face aux manifestants qui ont tenté délibérément de briser le cordon policier et de s’en prendre aux forces de sécurité déployées pour maintenir l’ordre public ».

Le département avait justifié l’usage de canons à eau par le fait que les « protestataires ont bravé l’interdiction de manifester, décidée par le gouvernement dans le cadre de mesures sanitaires visant à freiner la résurgence de l’épidémie de la Covid-19 ».

La capitale Tunis a été le théâtre, vendredi, de plusieurs manifestations organisées à l’appel de l'Initiative « Citoyens contre le coup d'Etat », et de partis politiques, dont « Ennahdha » (53/217 sièges du Parlement dont les activités sont suspendues), le « Courant démocrate » (22 sièges), le « Forum démocratique pour le travail et les libertés », le « Parti Républicain », le « Parti des travailleurs » (zéro députés), en signe de rejet des décisions et mesures du président Saïed et en concomitance avec la commémoration du 11ème anniversaire de la Révolution tunisienne du 14 janvier 2011.

La Tunisie est en proie à une crise politique aiguë depuis le 25 juillet dernier. À cette date, Kaïs Saïed, avait pris une série de mesures d'exception, portant notamment suspension des travaux du Parlement et levée de l'immunité dont bénéficiaient les députés.

Il avait également suspendu l’Instance de contrôle de la constitutionnalité des lois et décidé de légiférer par voie de décrets, de même qu'il a limogé de son poste le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, prenant ainsi la tête de l'exécutif, assisté d'un gouvernement dont il a nommé la cheffe en la personne de l’universitaire Najla Bouden Romdhane.

La majorité des forces politiques tunisiennes, rejette les décisions de Saïed, qu'elle considère comme étant « un coup d'Etat contre la Constitution », tandis que d'autres partis les soutiennent, estimant qu'il s'agit d'une « restauration du processus de la Révolution » de 2011.


*Traduit de l’arabe par Majdi Ismail

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