Tunisie/Fleurs comestibles : Délicieux mariage entre dégustation et beauté florale
- Anadolu a rencontré "la Dame des fleurs", une jeune entrepreneure qui s'est lancée dans une aventure culinaire unique en associant la délicatesse des pétales à la richesse des saveurs.

Tunisia
AA/ Tunis/ Malèk Jomni
Dans le vaste royaume de la nature, les fleurs sont bien plus que de simples éléments décoratifs. Elles sont les joyaux éphémères qui embellissent nos jardins et éveillent nos sens avec leurs couleurs éclatantes et leurs parfums envoûtants. Mais saviez-vous que certaines de ces merveilles florales peuvent également être savourées ? Les fleurs comestibles, longtemps méconnues, sont en train de conquérir nos assiettes avec leur touche délicate et leurs saveurs subtiles, en nous offrant une expérience culinaire unique et en éveillant notre palais à de nouvelles sensations.
Dans un monde où l'entrepreneuriat féminin est en plein essor, une femme visionnaire a créé un projet unique combinant sa passion pour la culture des fleurs et son amour pour la cuisine créative. Anadolu est allée à la rencontre de Sonia Ibidhi, cette entrepreneure audacieuse qui tente de transformer la perception collective des fleurs en les considérant non seulement comme des ornements de jardin, mais aussi comme des ingrédients délicats pouvant élever les plaisirs culinaires à de nouveaux sommets.
- Les fleurs comestibles, une spécialité méconnue
"J'ai créé mon entreprise en 2018 et j'ai tout de suite commencé par élaborer cinq types de fleurs, passant par sept puis quinze types avant d'arriver à en cultiver 21 différentes sortes de fleurs. Il s'agit du premier projet du genre en Tunisie, dans le monde arabe et en Afrique", explique-t-elle précisant : "J'ai essayé de collecter les fleurs qui ont le plus de bienfaits et de vitamines possible, notamment la vitamine C, surtout que mes débuts coïncidaient avec la propagation du coronavirus".
"Pour asseoir mon projet, j'ai dû faire face à de nombreux obstacles et surtout en ce qui se rapporte au volet administratif. Un permis d'exploitation d'un lot de terre appartenant à l'Etat tunisien m'avait été octroyé mais il m'a été aussitôt retiré, un cadre légal pour une activité comme la mienne étant inexistant", poursuit-t-elle.
"La culture des fleurs comestibles n'était pas connue et mes vis-à-vis manquaient d'informations à ce sujet", regrette-t-elle, avant de reprendre :"Heureusement que je me suis rattrapée en acquérant mon propre domaine et ce, afin de poursuivre mon rêve et reprendre ma passion pour l'agriculture qui m'accompagne depuis au moins cinq ans déjà".
- De journaliste à horticultrice
"Avant de faire une reconversion professionnelle et de me lancer dans ce domaine qui m'est totalement nouveau, grâce à un apprentissage autodidacte, j'exerçais le métier de journaliste au sein de la Radio nationale tunisienne avant d'intégrer des médias étrangers. J'ai reçu de nombreux prix tout au long de mes 7 ans d'expérience et me suis tournée vers les fleurs alors que j'étais au summum de ma carrière journalistique. On me surnomme désormais "la Dame des fleurs", confie-t-elle, sourire aux lèvres.
"J'ai commencé à récolter les fruits de cette reconversion professionnelle d'abord en 2021 quand j'ai obtenu le prix de la meilleure femme d'affaires en agro-business puis en 2022 quand j'ai reçu le prix de meilleure entrepreneure dans le gouvernorat de Jendouba", relève-t-elle.
- Tabarka, l'endroit idoine
"Tabarka est l'endroit idéal pour mon projet et pour une plus longue durée de vie pour mes fleurs. Je devais choisir la zone géographique la plus connue pour ses températures les plus basses et pour ses taux d'humidité les plus élevés avec une assez longue saison hivernale", souligne l'horticultrice.
Et de poursuivre :" Le climat de Tabarka m'a permis de produire et de commercialiser ma marchandise à l'intérieur et à l'extérieur du pays, notamment pour les restaurants et les hôtels de luxe ainsi que pour les pâtisseries et les laboratoires qui utilisent mes fleurs pour créer des compléments alimentaires".
"Cependant, les terres agricoles à Tabarka se vendent malheureusement assez cher. Le hectare se vend à près de 200 mille dinars tunisiens dans une zone considérée touristique comme celle dans laquelle se trouve mon domaine", note-t-elle.
- Une journée en compagnie florale
Sonia n'a qu'une seule envie, celle de pouvoir partager son bonheur avec les amoureux de la nature et des produits biologiques ainsi que leur faire vivre une expérience culinaire des plus originales.
"Mon objectif est de lancer mon propre restaurant afin d'y préparer des mets à base de fleurs comestibles tout en respectant la spécificité architecturale de Tabarka. Il sera construit conformément à des normes écologiques et donc totalement en bois", affirme-t-elle.
Et d'ajouter : "Mon restaurant ouvrira bientôt ses portes et accueillera les personnes qui feront des réservations sur le site de l'établissement. Les visiteurs pourront passer la journée à planter, à cueillir les fleurs et à préparer leurs propres plats avec l'aide du chef ".
L'histoire de "la Dame des fleurs" est un exemple inspirant de détermination, de créativité et d'amour pour la nature. À travers son entreprise florissante, elle a su transformer sa passion en une réussite professionnelle remarquable. Un véritable modèle d'inspiration pour tous ceux qui cherchent à réaliser leurs rêves et à s'épanouir dans leur domaine de prédilection.