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Tunisie/al-Joumhouri : les décisions de Kais Saïd constituent un coup d'Etat contre la Constitution

- Dans un communiqué publié par le parti, en réponse à l'annonce par le président de la République du gel des travaux du Parlement, de la levée de l'immunité des députés et du limogeage du chef du Gouvernement, Hichem Mechichi

Yosra Ouanes  | 26.07.2021 - Mıse À Jour : 26.07.2021
Tunisie/al-Joumhouri : les décisions de Kais Saïd constituent un coup d'Etat contre la Constitution

Tunisia

AA/ Tunis

Le Parti républicain (al-Joumhouri) a exprimé son rejet des décisions du président de la République tunisienne, Kais Saied, relative au de gel des activités de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP/Parlement) durant 30 jours, à la levée de l'immunité de tous les députés et au limogeage du chef du Gouvernement, Hichem Mechichi, tout en qualifiant sa démarche de "coup d'Etat contre la Constitution".

C'est ce qui ressort d'un communiqué rendu public par le parti -non représenté au Parlement- et dont une copie est parvenue à l'Agence Anadolu.

Le parti a déclaré rejeter lesdites décisions considérées comme une dérogation au texte de la loi et qualifiées de coup d'État clair contre la Constitution.

Et d'ajouter qu'elles constituaient un retour au régime individuel absolu et un parjure, selon le communiqué.

Le parti a appelé, dans ce sens, le Président de la République à revenir immédiatement sur ses décisions, à restaurer la légitimité et à rechercher des solutions à la crise étouffante que traverse le pays dans le cadre du respect des mécanismes démocratiques et des exigences de la constitution.

Il a également appelé les forces démocratiques et patriotiques à coordonner leurs efforts pour trouver rapidement des solutions à la crise actuelle avant qu'elle ne dégénère, afin de préserver l'unité de l'État, la démocratie et la paix civile, lit-on de même source.

La position d'al Joumhouri vient soutenir les réactions des blocs parlementaires et partisans tels que le mouvement d'obédience islamique Ennahdha (53/217 sièges) qui estime que les décisions représentaient un coup d'Etat contre la légitimité, le bloc de la Coalition Al-Karama (18/217 sièges) qui pense qu'elle sont nulles ou encore le bloc de Qalb Tounes (29/217 sièges) qui affirme que ce qu'avait annoncé Saied était une grave violation de la Constitution.

Dimanche soir, Kaïs Saïed a activé l’article 80 de la Constitution, en vertu duquel, il a suspendu les travaux du Parlement pour une durée de 30 jours et levé l’immunité de tous les députés. Aussi, a-t-il limogé le chef du gouvernement Hichem Mechichi et annoncé qu'il en désignera un nouveau.

Kaïs Saïed occupera, en outre, la tête de l’Exécutif temporairement et présidera le ministère public, afin de "sauver le pays et restaurer la paix sociale", selon une allocution prononcée, dimanche, en marge d'une réunion d'urgence tenue avec des hauts cadres sécuritaires et militaires.

A l'occasion du 64e anniversaire de la République, les Tunisiens, révoltés, ont organisé, durant la journée du 25 juillet, des rassemblements dans toutes les régions du pays, afin de dénoncer la crise socio-politique que vit la Tunisie, suite à quoi, des affrontements avaient éclaté entre manifestants et forces de l'ordre.

*Traduit de l'arabe par Malèk Jomni

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