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Tunisie: 40 migrants africains et asiatiques bloqués au large de Zarzis depuis lundi

-Les autorités tunisiennes refusent toujours de se prononcer sur le cas de ces migrants immobilisés au large du port de Zarzis (sud) qui attendent depuis neuf jours une solution à cette situation de blocage.

Nadia Chahed  | 20.07.2018 - Mıse À Jour : 20.07.2018
Tunisie: 40 migrants africains et asiatiques bloqués au large de Zarzis depuis lundi

Tunis

AA/Tunis/Bouazza Ben Bouazza

Les autorités tunisiennes refusent toujours de se prononcer sur le cas des quarante migrants africains et asiatiques immobilisés au large du port de Zarzis (sud) qui attendent depuis neuf jours une solution à cette situation de blocage.

Contactés vendredi par Anadolu, les ministères de la Défense, de l’Intérieur et des Affaires étrangères se sont abstenus de prendre position sur cette affaire en se rejetant la balle, chaque partie affirmant que le problème n’est pas de son ressort.

“Nous ne sommes pas mandatés à nous exprimer sur ce sujet car ce n’est pas nous qui gérons le dossier”, a tranché un responsable du ministère des Affaires étrangères, qui a requis l’anonymat.

Partie de Libye il y a plus d’une semaine pour tenter de gagner les côtes européennes, l’embarcation qui transportait 40 migrants de différentes nationalités africaines et asiatiques, dont des ressortissants du Bangladesh, du Cameroun, du Nigeria, du Sénégal et d’Egypte, est tombée en panne en pleine mer.

Ses passagers ont été pris en charge, lundi, par un bateau battant pavillon tunisien, le “Sarost 5” qui ravitaille une plateforme de la compagnie British Gas opérant dans la zone.

S’étant heurté au refus des autorités maltaises d’accueillir le bateau, son capitaine s’est alors dirigé vers le port “le plus proche”, celui de Zarzis dans le sud tunisien, mais là aussi, les autorités ne l’ont pas autorisé à accoster, selon des associations humanitaires tunisiennes.

Le responsable du Croissant rouge tunisien (CRT), Mongi Slim, a déploré vendredi “le blocage et le flou” qui persistent depuis neuf jours. “La situation psychologique et sanitaire est très mauvaise”, a résumé ce médecin dans une déclaration à Anadolu.

Selon lui, les autorités tunisiennes craignent de créer “un précédent” en la matière en accueillant sur leur territoire des migrants irréguliers, en allusion aux pressions exercées par des pays européens en vue de la création dans des pays de la rive sud de la Méditerranée de centres d’accueil de migrants.

Le ministre tunisien des Affaires étrangères Khemaïs Jhinaoui, a récemment déclaré que son pays n’entendait pas donner suite à une telle demande si elle venait à lui être faite.

Le président du CRT a, en outre, indiqué, qu'il faisait, régulièrement la navette entre le port de Zarzis et le bateau “Sarost 5” amarré en pleine mer pour fournir des vivres et des médicaments aux rescapés, accompagné de médecins qui auscultent les migrants.

“Cela fait neuf jours que cette situation perdure et se détériore. Les gens (les membres de l’équipage, les migrants et les acteurs de la société civile) sont fatigués et on est dans l’attente d’une issue qui tarde à venir”, a-t-il encore déploré.

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