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Tunisie: 22 associations mettent en garde Kaïs Saïed contre le risque de "resserrer son emprise" sur le pouvoir

- Selon un communiqué conjoint publié par 22 associations, dont l'Organisation contre la torture en Tunisie.

Yosra Ouanes  | 28.09.2021 - Mıse À Jour : 28.09.2021
Tunisie: 22 associations mettent en garde Kaïs Saïed contre le risque de "resserrer son emprise" sur le pouvoir

Tunisia

AA / Tunis

Des associations tunisiennes ont mis en garde, mardi, le président de la République Kaïs Saïed contre le risque de continuer à "resserrer son emprise sur le pouvoir".

C'est ce qui ressort d'un un communiqué conjoint publié par 22 associations, dont l'Organisation contre la torture en Tunisie, l'Association Bayti, l'Organisation 23_10 de Soutien au Processus de la Transition Démocratique, et l'Observatoire national pour la défense du caractère civil de l'Etat.

''Les associations signataires mettent en garde le président de la République Kaïs Saïed contre le risque de continuer à "resserrer son emprise sur les rênes du pouvoir" sans préciser la durée des mesures exceptionnelles qu'il a décidées de proroger le 22 septembre courant pour une durée indéfinie", a fait savoir le communiqué.

Le 25 juillet, Saïed a annoncé des "mesures d'exception", qui comprenaient le limogeage du Premier ministre Hichem Mechichi, le gel des activités du Parlement, la levée de l'immunité des députés, ainsi que la mise aux arrêts et le limogeage de plusieurs officiels.

D'après le communiqué, les associations ont appelé le président Saïed à réformer ce qui a été "détruit" par les précédents gouvernements et les partis politiques successifs qui ont porté atteinte aux libertés individuelles et les principes de la démocratie, ce qui a poussé la Tunisie au bord de la faillite et du chaos.

Toujours, d'après la même source, ceci ne peut pas réussir en l'absence d'un programme de travail auquel contribueront les experts les plus compétents et des représentants de la société civile.

Ainsi, l'absence, depuis l'annonce de ces mesures, d'une action rapide et décisive pour punir les personnes corrompues et les hors-la loi suscitent "des craintes légitimes". Ces dernières craignent "la monopolisation du pouvoir''.

Les signataires ont également exprimé leur profonde préoccupation du fait que le président de la République se limite à consulter les personnalités proches sur les questions juridiques, politiques, économiques et sociales décisives pour l'avenir de la Tunisie, l'appelant en ce sens à élargir le cercle des consultations et de dialogue pour y faire contribuer des Tunisiens "patriotes".

Il est impératif de respecter la liberté d'expression et de presse, acquise grâce à la Révolution de la liberté et de la dignité, selon le communiqué. Par ailleurs, elles ont revendiqué le droit d'accès à l'information aux journalistes afin de mettre fin aux rumeurs résultant de l'absence d'informations exactes recueillies à la source.

Saïed a rassuré à plusieurs reprises à l'intérieur et à l'extérieur du pays '' ne pas avoir l'intention d'instaurer un régime dictatorial en Tunisie" ou de "violer les droits et libertés", mais plutôt de "procéder à la réforme des conditions après avoir constaté l'existence d'un danger imminent menaçant l'Etat tunisien."

* Traduit de l'arabe par Hajer Cherni

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