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Le Comité de suivi de la mise en œuvre de la feuille de route de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) pour une sortie de crise au Togo, réuni pour la deuxième fois, dimanche à Lomé, a décidé une recomposition paritaire de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) pour une participation inclusive de l’opposition.

Le Comité de suivi s'est référé au code électoral pour exiger que « pouvoir et opposition soient représentés dans la Ceni par 8 représentants et un représentant de l’administration territoriale ».

L'information a été révélée par Jean-Claude Brou, président de la commission de la Cedeao à la fin de la réunion du Comité de suivi, tenue dimanche à Lomé.

Ainsi, la majorité parlementaire sera représentée par 5 membres, plus trois membres que le parti Unir, au pouvoir, est autorisé de désigner parmi la société civile et de l’opposition extraparlementaire.

Idem pour l’opposition parlementaire qui aura à désigner 5 représentants et coopter les 3 autres, au même titre que le pouvoir.

Le Comité de suivi de la mise en œuvre de la feuille de route de sortie de crise donne jusqu’à fin septembre à toutes les parties pour faire connaître les nouveaux représentants.

En réaction à cette nouvelle décision, Jean-Pierre Fabre s’est réjoui d’une première victoire, « mais tout reste à refaire au niveau de la Ceni », selon lui.

« Nous attendons la mise en place des nouveaux membres et le nouveau chronogramme pour nous prononcer », a-t-il déclaré à la presse.

« Rien n’a changé de notre part. Le gouvernement a toujours montré qu’il est attentif aux revendications des amis d’en face et va continuer. Pourvu que le processus avance», a confié pour sa part Gilbert Bawara, porte parole du pouvoir dans ces discussions.

Par ailleurs, le comité de suivi a demandé aux deux parties de se concerter pour la poursuite de la mise en œuvre des mesures d’apaisement, notamment la libération des détenus de l’opposition encore en prison.

Pour rappel, pour la cause de ces détenus, Habia Nicodème président du parti « Les Démocrates », parti membre de la coalition des 14 membres de l’opposition est depuis mercredi 19 septembre en grève illimitée de la faim devant l’ambassade du Ghana au Togo.

- Une condition préalable -

La recomposition de la Ceni était, depuis le début de la mise en œuvre de cette feuille de route, la condition exigée par la coalition des 14 partis de l’opposition avant de prendre part directement au processus.

La recomposition de la Ceni était une recommandation de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao, le 31 Juillet, en vue d’une participation inclusive de tous les acteurs à des élections crédibles.

La coalition des 14 partis, étant en conflit de confiance avec le pouvoir de Faure Gnassingbé, a tellement mis la pression sur les facilitateurs qu’elle a finalement eu gain de cause sur ce sujet.

Une vingtaine de meeting (dont 10 ont eu lieu dimanche) ont été organisés par l’opposition en fin de semaine dans plusieurs localités du pays en guise d’avertissement aux autorités togolaises.

Jean Claude Brou a, enfin, informé qu’un chronogramme de mise en œuvre de la feuille de route de sortie de crise pour le Togo a été discuté par le Comité de suivi et un rapport sera présenté aux facilitateurs en vue de déterminer les orientations dans les tous prochains jours.

La réunion du dimanche a été coprésidée par Albert Kan Daapah, ministre de la Sécurité intérieure du Ghana représentant le facilitateur Nana Ado Akufo, président du Ghana et Tibou Kamara, ministre de l’Industrie et des PME de la Guinée, représentant du facilitateur Alpha Condé, président de la Guinée.