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Togo / Elections locales : Fabre réclame un recensement spécifique des électeurs

- Alors que ces élections devraient avoir lieu fin juin, le Gouvernement prévoit une révision en trois jours

Lassaad Ben Ahmed  | 07.05.2019 - Mıse À Jour : 13.05.2019
Togo / Elections locales : Fabre réclame un recensement spécifique des électeurs

Togo

AA / Lomé / Alphonse Logo

Jean-Pierre Fabre, ex-chef de file de l'opposition togolaise a exigé, mardi, un recensement spécifique pour la constitution d’un nouveau fichier électoral avant la tenue des élections locales et municipales prévues fin juin.

Le président de l’Alliance nationale pour le changement, ANC, se prononçait au cours d’une conférence de presse animée au siège du parti à Lomé.

Il était entouré des trois membres du parti qui avaient siégé à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) lors de la présidentielle d’avril 2010.

« Dans la mesure où, aucun recensement électoral pour des élections municipales n’a jamais été réalisé au Togo, il n’existe aucune liste électorale pour l’organisation de telles élections et susceptible de faire objet d’une révision », a indiqué Jean-Pierre Fabre soutenant qu’on ne peut réviser que ce qui existe déjà.

Il a affirmé que « le corps électoral de chaque commune ne peut, donc, être déterminé que par un recensement spécifique pour doter le pays d’un fichier crédible, cohérent et conforme aux normes et standards internationaux en matière d’élections communales».
Jean-Pierre Fabre soutient qu’il est possible « de créer un fichier général par agrégation des fichiers communaux, mais impossible de tirer le fichier des communes du fichier électoral existant qui a servi aux législatives».
"Lors des législatives et de la présidentielle, les électeurs pouvaient quitter leur communes pour s'inscrire et voter ailleurs, mais pour des locales, les populations doivent voter dans leur lieux de résidence pour élire leurs conseillers municipaux", a expliqué Fabre.

Cette sortie de l'ex-chef de file de l'opposition togolaise vient en réaction à ce qu’a indiqué Payadowa Boukpessi, ministre de l’Administration territoriale dans une interview publiée par Togo presse, le quotidien national le 5 avril dernier.

Boukpéssi annonçait, en effet, une révision pendant 3 jours, en prévision des locales, alors que la Ceni, chargée d’organiser et de superviser les élections, n’a même pas encore présenté aux parties prenantes son chronogramme.

« Une immixtion intempestive du gouvernement dans le fonctionnement de la Ceni», selon Fabre.

Est-ce que l'ANC compte participer à ces élections locales ? À la question, Jean Pierre Fabre a invité à la patience et une réponse en temps réel et opportun.

À moins de deux mois de la date indicative des locales, (fin Juin 2019) la Ceni travaille toujours sans chronogramme, sans aucune rencontre avec la presse, non plus avec les parties prenantes.

Elle forme actuellement à Lomé 6000 opérateurs de saisie qui seront déployés dans le pays pour la révision des listes électorales.

''Le chef de l'État a dit qu'il veut les locales au plus vite, nous y travaillons'', confie-t-on dans les couloirs de la Ceni.

A noter que Jean-Pierre Fabre et l’ensemble de l’opposition avaient boycotté les recensements mené à l'occasion des législatives du 20 décembre dernier.

La dernière élection locale organisée au Togo remonte à 32 ans.
Le président Faure Gnassingbé, avait appelé, le 26 avril dernier face aux députés, à la tenue, cette année 2019, des élections locales pour doter les 117 communes de conseillers municipaux.

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