Afrique

Togo : 30 partis et organisations appellent à la suspension du processus électoral

Ils brandissent une plateforme revendicative et réclament un dialogue avant les élections

Lassaad Ben Ahmed  | 13.11.2019 - Mıse À Jour : 14.11.2019
Togo : 30 partis et organisations appellent à la suspension du processus électoral

Togo
AA / Lomé / Alphonse Logo
Une trentaine de partis politiques et d’organisations de la société civile togolaise réunis à l’initiative de Philippe Fanoko Kpodzro, archevêque émérite de Lomé ont appelé à «la suspension immédiate» du processus électoral en cours en vue de la présidentielle de 2020 au Togo.

«Nous demandons qu’il soit ouvert un dialogue sur plusieurs points qui nous tiennent à cœur, pour le bon déroulement du scrutin présidentiel », a expliqué mercredi à Anadolu, François Kampatibe, vice-président de l’Alliance des Démocrates pour un Développement Intégral (ADDI), un parti qui a répondu à l’appel de l’archevêque émérite.

Il avait assuré le secrétariat des réunions tenues par l’archevêque les vendredis 25 octobre, 1er, 8 et 12 novembre 2019, pour mener une réflexion commune sur les conditions de transparence et d’équité du processus électoral dans la perspective de l’élection présidentielle de 2020 au Togo.

Kampatibe prévient qu’il ne s’agit pas d’une nouvelle coalition, mais « plutôt une alliance stratégique pour obtenir de meilleures conditions de transparence et de crédibilité des prochaines élections ».

Cette alliance sera désormais reconnue sous l'appellation : « Les forces démocratiques ».

« Nous approuvons l’initiative et nous nous sommes engagés aux côtés de Kpodzro dans cette initiative pour parvenir à l’alternance en 2020 coûte que coûte. Et c’est ce que veut le peuple togolais », a commenté mercredi Gabriel Sassouvi Dosseh-Anyron, président du parti le NID, un membre « des forces démocratiques ».

« Un comité stratégique est mis en place sous l’orientation de l’archevêque émérite de Lomé pour mettre en place une stratégie d’actions envers ceux qui ne sont pas là pour un nouveau mouvement d’ensemble, y compris les actions envers les partenaires de notre pays », a assuré à Anadolu François Kampatibe.

La déclaration rendue publique mardi soir et qui demande « une suspension immédiate du processus électorale et un dialogue » a aligné une 16 revendications, dont notamment : - Un réaménagement de la CENI et de ses démembrements en vue d’une meilleure représentation du paysage politique national conformément à l’esprit de l’APG,

- La mise en place d’un démembrement de la CENI au niveau de chaque commune conformément à l’esprit de la loi sur la Décentralisation et du Code électoral,

- L’obligation pour la CENI et ses démembrements de collaborer étroitement avec tous les acteurs politiques dans la conduite du processus électoral,
- La recomposition de la Cour Constitutionnelle conformément aux recommandations de la CEDEAO,

- L’audit de l’ensemble du processus électoral et la certification des résultats avant leur publication par une structure compétente de l’ONU en vue leur conformité aux normes internationales et la prise en compte des recommandations des missions d’observation électorales au titre des élections présidentielles de 2005, 2010 et 2015,

- Un recensement des électeurs, commune par commune, en vue de la constitution de listes préfectorales et nationales conformément à l’article 47 du Code électoral… etc ».

Aucune réaction pour l’heure de la part des autorités togolaises.

Parmi les partis politiques signataires de cete appel, on peut citer la Convention Démocratique des peuples africains CDPA dont le premier porte-parole était la coordinatrice de la C14, le Mouvement Patriotique pour la Démocratie et le Développement MPDD de l'ancien premier ministre Kodjo Agbeyome et le Front pour la démocratie et le Renouveau du célèbre avocat Dodji Apevon.

Parmi les organisations de la société civile, on retrouve le mouvement « En aucun cas » du jeune étudiant Folly Satchivi récemment sorti de prison sur grâce présidentielle.

On citera aussi le Front citoyen « Togo debout » qui est la plus puissante organisation de la société civile togolaise engagée contre la mauvaise gestion de Faure Gnassingbe et le Conseil des Imams connu pour son influence dans la communauté musulmane au Togo.

L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) de Jean Pierre Fabre, le 2e plus grand parti du pays et le Parti national Panafricain PNP qui a provoqué les récents mouvements populaires contre le régime de Faure Gnassingbé au pouvoir depuis 2005, ne font pas partie de cette alliance stratégique.

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