Afrique

Sénégal : Macky Sall veut réformer le système fiscal international

« Entre 40 et 80 milliards dollars de taxes échappent au continent africain chaque année», a déclaré le président sénégalais Macky Sall

Lassaad Ben Ahmed  | 17.01.2019 - Mıse À Jour : 18.01.2019
Sénégal : Macky Sall veut réformer le système fiscal international

Senegal

AA / Dakar / Alioune Ndiaye

Le président sénégalais Macky Sall, a affirmé jeudi que l’Afrique perd chaque année plusieurs milliards de dollars à cause d’un « congé fiscal abusif » accordé à des investisseurs étrangers.

Le chef de l’Etat sénégalais s’exprimait à l’ouverture de la Conférence internationale sur l’émergence de l’Afrique (Ceia) qui se tient du 17 au 19 janvier à Dakar, sur le thème "Emergence, secteur privé et inclusivité".

« Chaque année, entre 40 et 80 milliards de taxes échappent au continent africain », a déclaré Sall qui attribue ces chiffres aux « estimations de la Commission indépendante pour la réforme de l’impôt international sur les sociétés ».

« Si l’impôt dû à l’Afrique était payé, le débat sur l’aide publique au développement ne se poserait pas », a-t-il fait remarquer.

« L’Afrique est fondée à réclamer plus d’équité entre les droits légitimes de l’investisseur et ses obligations fiscales vis-à-vis du pays hôte. Il convient d’agir plus fermement contre l’évasion fiscale et les flux financiers illicites », a ainsi exigé le chef de l’Etat sénégalais qui a prôné « l’acquittement équitable de l’impôt par tous les redevables ».

Sall a fait savoir que la mobilisation des ressources internes est le premier préalable pour bâtir l’émergence de nos pays.

«Assistance technique en matière d’identification des besoins de réforme et de planification stratégique, renforcement des capacités des administrations fiscales y compris le soutien à la dématérialisation des procédures et formalités et, enfin, soutien à la révision des codes miniers et des codes des hydrocarbures ».

Telles sont, selon Macky Sall, les trois priorités à mettre en oeuvre via une nécessaire révision des règles du système fiscal international.

« Nous sommes capables de forger par nos propres mains une Afrique prospère. L’Afrique est le champ du possible parce que c’est un continent avec des potentialités énormes », a relevé Sall.

Dans cet ordre d'idées, le président malien Ibrahima Boubacar Keita, présent à la Conférence, a considéré que la stabilité constitue un prérequis pour l’émergence.

« Il ne peut pas y avoir d’émergence dans un environnement instable », a-t-il expliqué en relevant les efforts consentis dans son pays pour instaurer un climat apaisé.

La troisième édition de la Ceia accueille plus de 400 participants, selon les organisteurs, dont des chefs d'Etat et de gouvernement.

Les deux précédentes éditions ont eu lieu en 2015 et 2017 à Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire.

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.