Afrique

Soudan: plusieurs manifestants blessés aux abords du palais présidentiel

- À la suite des tentatives des forces de l’ordre soudanaises de les disperser avec des grenades assourdissantes et lacrymogènes. Il n'y a eu aucun commentaire des forces de l’ordre soudanaises concernant les événements actuels

1 23  | 13.01.2022 - Mıse À Jour : 13.01.2022
Soudan: plusieurs manifestants blessés aux abords du palais présidentiel

Sudan

AA / Khartoum

Dans la capitale soudanaise, Khartoum, des manifestants qui réclamaient "un régime entièrement civil", ont été blessés, ce jeudi, lorsque les forces de l’ordre ont chargé pour les disperser afin qu'ils ne puissent pas atteindre le palais présidentiel, en utilisant des grenades assourdissantes et du gaz lacrymogènes.

Les manifestants ont tenté d'avancer vers le portail sud du palais présidentiel, mais les forces de l’ordre sont intervenues à coups de grenades assourdissantes, de grenades lacrymogènes et de canons à eau, qui ont causé plusieurs blessés (dont le nombre n’a pas été précisé), ainsi que des cas d’asphyxie, selon le correspondant de l'Agence Anadolu (AA) et des témoins oculaires.

Certains manifestants aux premiers rangs portaient des boucliers protecteurs en fer, des masques à oxygène et des lunettes de soleil, pour se protéger des gaz lacrymogènes que les forces de l’ordre tiraient abondamment.

Les manifestants ont riposté par des jets de pierres contre les forces de l’ordre, ce qui a causé des épisodes de charge et de retraite dans les rues principales et secondaires de la ville, selon la même source.

Jusqu’à 13 h 04 GMT, aucun commentaire n'a été émis par les services de sécurité soudanais concernant les événements actuels.

Plus tôt dans la journée du jeudi, la capitale soudanaise, Khartoum, et plusieurs autres villes, ont été les théâtres de manifestations revendiquant un régime entièrement civil dans le pays.

Les manifestants sont sortis dans les quartiers de la capitale, Khartoum, et les villes de Bahri (au nord de la capitale), Omdourman (à l'ouest de la capitale), Madani et Managil (au centre), Kassala (à l'est), Nyala et Zalingei (à l'ouest ), et Ad-Damazin (sud-est), selon des témoins oculaires et le correspondant de l'AA.

La "Coordination des Comités de résistance de Khartoum" (militant dans les quartiers), le rassemblement de professionnels (le leader du mouvement de contestation) et les "Forces de la Déclaration de la liberté et du changement" (anciennement la coalition au pouvoir) ont appelé, dans la journée du mercredi, à participer dans des manifestations à Khartoum, pour exiger un retour à un "Etat civil", selon des communiqués séparés.

Ces manifestations se sont déroulées à la lumière des efforts déployés par les Nations unies et l'Autorité intergouvernementale pour le développement de l'Afrique de l'Est (IGAD) afin de faciliter le dialogue entre toutes les parties, dans le but de trouver une solution radicale à la crise au Soudan.

Depuis le 25 octobre dernier, le Soudan a été le théâtre de protestations contre les mesures exceptionnelles prises par al-Burhan, dont notamment, l'établissement de l'état d'urgence, la dissolution du Conseil de souveraineté et celui des ministres de transition, après l'arrestation de chefs de partis et de hauts responsables.

Les mouvements politiques et civils ont considéré ces faits comme étant un "coup d'État militaire", une affirmation démentie par l'armée soudanaise.

Le 21 novembre, le chef de l'armée, Abdel Fattah al-Burhan et Abdallah Hamdok, ancien Premier ministre, ont signé un accord politique, qui prévoyait le retour de ce dernier à ses fonctions, la formation d'un gouvernement de compétences (non-partisanes) et la libération des détenus politiques.

Cependant, le 2 janvier dernier, Hamdok a démissionné de son poste, à la suite des protestations rejetant son accord avec al-Burhan et exigeant un régime entièrement civil, ainsi que la mort de 63 personnes, tuées lors des manifestations depuis octobre dernier, selon le Comité des médecins du Soudan (non-gouvernemental).

* Traduit de l’arabe par Mounir Bennour.

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