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Soudan : des manifestations contre le "coup d'État militaire" exigent un régime civil

- Des manifestations sont observées dans de nombreuses villes, dont la capitale, Khartoum, à l'invitation des forces politiques et des Comités de résistance

1 23  | 25.11.2021 - Mıse À Jour : 25.11.2021
Soudan : des manifestations contre le "coup d'État militaire" exigent un régime civil

Sudan

AA / Khartoum

Des manifestations ont débuté dans les villes soudanaises, ce jeudi, appelant à un régime totalement civil et démocratique, et rejetant ce qu'elles qualifient de "coup d'État militaire", et ce, dans le cadre de l’épreuve la plus ardue, selon les observateurs, pour l’accord politique signé dimanche par le Premier ministre, Abdullah Hamdok, et le général Abdel Fattah al-Burhan, l’actuel commandant de l'armée et chef du Conseil de souveraineté.

Cet accord englobe 14 points, dont les plus notoires sont le retour de Hamdok au pouvoir, environ un mois après son limogeage, la formation d'un gouvernement de compétences (sans affiliation politique) et la libération des détenus politiques, avec un engagement des deux parties à travailler ensemble pour mener la transition démocratique à son terme.

Les manifestations de ce jeudi, dans les quartiers des villes de Khartoum, Omdourman et Bahri, se déroulent sous le slogan "Loyauté aux martyrs", à l'invitation des forces politiques et des comités de résistance, selon le correspondant de l'Agence Anadolu.

Les manifestants ont arboré des drapeaux du Soudan et des pancartes portant les slogans "À bas le coup d'État militaire", "Le peuple est plus fort et la régression est impossible" et "La révolution est celle du peuple et l'autorité est celle du peuple".

Depuis le 25 octobre dernier, le Soudan est sous le coup d’une grave crise, l'armée avait déclaré l'état d'urgence dans le pays, dissous le Conseil de souveraineté et le Conseil des ministres de transition, limogé des gouverneurs et arrêté des chefs de parti, des ministres ainsi que des responsables, ce qui a déclenché des mouvements de protestations qui s’opposent à ces mesures qu’ils considèrent comme étant un "coup d'État militaire".

Pour sa part, Al-Burhan dément l'existence d'un "coup d'État militaire" et affirme avoir pris ces mesures pour protéger le pays d'un "réel danger", accusant les forces politiques d' "inciter au chaos".

Des témoins oculaires ont également indiqué à l'Agence Anadolu que des manifestants sont sortis dans les villes d'Atbara (nord), Madani (centre), ad-Damazin (sud-est) et Khashm el Girba (est).

Les manifestations ont fait un bilan de 42 morts, dont les plus récents sont tombés mercredi, selon le comité des médecins soudanais (non-gouvernemental), qui a accusé ce qu’il qualifie de "forces du coup d'État militaires" de les avoir abattus, une accusation démentie par les autorités.

Si plusieurs pays et organisations régionales et internationales ont salué l'accord entre al-Burhan et Hamdok, des ministres limogés, des coalitions, des partis politiques et des comités populaires au Soudan ont annoncé leur opposition, considérant l’accord comme une "tentative de légitimer le coup d'État" et d'empêcher la création d'un État civil et démocratique.

Le Soudan traverse, depuis le 21 août 2019, une période de transition de 53 mois, qui devait se terminer par la tenue des élections. Au cours de cette transition, le pouvoir était partagé entre l'armée, les forces civiles et les mouvements armés qui ont signé un accord de paix avec le gouvernement, le 3 octobre 2020.

*Traduit de l’arabe par Mounir Bennour

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