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RDC : Tshisekedi juge « nécessaire » la dépénalisation des délits de presse

- Le Président congolais a ouvert, mardi, les états généraux des médias et communication

Fatma Bendhaou  | 25.01.2022 - Mıse À Jour : 26.01.2022
RDC : Tshisekedi juge « nécessaire » la dépénalisation des délits de presse

Kinshasa


AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa

Le Président congolais Félix Tshisekedi a ouvert, mardi, les états généraux des médias et communication en République démocratique du Congo (RDC) où il a jugé « nécessaire » la dépénalisation des délits de presse.

"Je m'appliquerais pour que l'accès aux sources d'informations soit effectivement l'un des points cardinaux de l'exercice de la liberté de la presse. Dans la même veine, la dépénalisation du délit de presse constitue un pas important dans la requalification du métier d'informer », a déclaré Tshisekedi devant une centaine d’invités dont des journalistes, professeurs, autorités et diplomates.
Pour dépénaliser les délits de presse, « un travail soutenu de salubrité médiatique s’avère nécessaire. Un moratoire sera accordé à cet effet pour vous permettre de renforcer les organes de régulation et d’auto-régulation », a indiqué le chef d’Etat.

« Je pense ici à la prolifération des titres, des stations de radio et des chaînes de télévision ne remplissant pas les conditions requises pour exercer et à toutes ces personnes femmes et hommes qui se retrouvent dans votre corporation sans avoir le profil. À cette condition et ce, en attendant la loi, le gouvernement décide ou envisage d'accorder un moratoire sur la dépénalisation du délit de presse », a ajouté le Président congolais.
Le ministre congolais de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, a plaidé pour la création de « l’Ordre National des Journalistes », qui devra être accompagné « d’une Commission de discipline ». L’un des défis auxquels fait face le gouvernement, a-t- il indiqué, est l’identification et le dénombrement des médias.

« L’arrivée des médias d’information en ligne complique davantage cette donne », a déclaré Patrick Muyaya.

« Il est donc temps de stopper ce festival d’auto-proclamation de journalistes et de repenser nos méthodes », a-t-il insisté.

Il a prévenu que les incitations à la haine tribale et à la haine ethnique, l’apologie de certaines valeurs négatives « ne devraient pas être concernées par cette dépénalisation ».


En RDC, la situation des journalistes ne s'est pas améliorée trois ans après l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi. En 2020, l'organisation Journaliste en danger (JED) avait dénombré 116 atteintes à la liberté de la presse et à la sécurité des journalistes, dont un mort, une disparition, une quarantaine d'interpellations ou d'arrestations et plus encore de menaces et d'agressions. Une hausse importante par rapport aux 85 cas recensés l'an précédent. En 2021, au moins 3 journalistes ont été assassinés dans l’Est du pays où sévit une centaine de groupes armés.

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