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RDC : l’OMS crée une commission d’enquête sur des présumés abus sexuels commis par ses agents

Cette commission sera présidée par l’ancienne ministre des affaires étrangères du Niger, Aïchatou Mindaoudou et l’activiste congolaise Julienne Lusenge, présidente de l’ONG, Solidarite Feminie pour la Paix et le développement Intégral (Sofepadi).

Lassaad Ben Ahmed  | 15.10.2020 - Mıse À Jour : 15.10.2020
RDC : l’OMS crée une commission d’enquête sur des présumés abus sexuels commis par ses agents

Congo, The Democratic Republic of the
AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa

Le Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a nommé deux personnalités africaines pour diriger la Commission indépendante chargée d’enquêter et examiner les allégations d’exploitation et d’abus sexuels commis lors de la riposte contre la dixième épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo (RDC), selon un communiqué rendu public jeudi.

L’épidémie avait emporté près de 2.300 personnes sur plus de 3400 cas, entre août 2018 et mi-juin 2020, dans les provinces du Nord-Kivu, de l'Ituri et du Sud-Kivu, mais les abus avaient été rapportés uniquement dans le Nord-Kivu, principal foyer et l’Ituri dans l’Est de la RDC.
Cette commission sera présidée par l’ancienne ministre des affaires étrangères du Niger, Aïchatou Mindaoudou et l’activiste congolaise Julienne Lusenge, patronne de l’ONG, Solidarite Feminie pour la Paix et le développement Intégral (Sofepadi).

Julienne Lusenge est une « militante des droits de l’homme internationalement reconnue et une défenseure des survivants de la violence sexuelle dans les conflits », souligne l’agence onusienne dans son communiqué.

La Commission a pour mission « d’établir rapidement les faits, d’identifier et de soutenir les survivants», explique l’OMS qui demande également à la Commision de s’assurer que « tout abus en cours a cessé et de demander des comptes aux auteurs ».

L’OMS, certaines organisations non gouvernementales impliquées dans la riposte contre Ebola (notamment Oxfam et Alima) et le fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) s’étaient dites « sérieusement scandalisés » après que 51 femmes avaient accusé des travailleurs humanitaires et médicaux d'exploitation et d'abus sexuels.
L’enquête avait été menée par « The New Humanitarian » et la Fondation Thomson Reuters.

Dans son communiqué, l’OMS rappelle qu’elle dispose d’une politique de « tolérance zéro en ce qui concerne l’exploitation et les abus sexuels » et réitère son « ferme engagement à prévenir et à protéger contre l’exploitation et les abus sexuels dans toutes (ses) opérations dans le monde ».
La commission indépendante comprendra cinq autres experts désignés par les deux Co- présidentes.

Les sept enquêteurs seront assistés par un secrétariat basé à l’OMS. Le gouvernement congolais avait exprimé sa « profonde déception » et avait appelé à des « enquêtes sérieuses » pour des « poursuites » devant les instances judiciaires du pays.

L’épidémie au cours de laquelle ces abus avaient été commis a officiellement pris fin le 25 juin dernier, avant qu’une autre ne réapparaisse un mois plus tard dans le Nord-Ouest.
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