AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa

Au moins une vingtaine de personnes ont péri jeudi dans le chavirement d’une baleinière sur le lac Maï-Ndombe, dans l’ouest de la République démocratique du Congo, a appris Anadolu de sources administratives.

L’embarcation, partie du territoire de Kiri pour la capitale Kinshasa, a sombré à environ 100 km de la ville d'Inongo, chef-lieu de la province de Mai-Ndombe après qu’un ouragan a balayé le lac entre 18 h et 19 h, a indiqué le diocèse d’Inongo dans une note aux médias parvenue à Anadolu.

Le document fait état d’une « vingtaine de morts » dont un prêtre ordonné le 23 novembre dernier.

Le gouvernement provincial a indiqué attendre les premiers rapports des équipes envoyées sur place.

Le nombre de passagers à bord et celui des survivants n’étaient toujours pas connus vendredi après-midi.

Le gouverneur de la province de Maï-Ndombe, Nkoso Kevani, joint par Anadolu a jugé « inexpliquée » la longue durée du trajet, évoquant une possible panne.

« La baleinière a quitté le port à 9 h. À ces heures-là, elle aurait déjà dû être à l’abri. C’est sans doute une panne qui les a fait trainer avant d’être pris à partie par une puissante vague du type ouragan », a-t-il déclaré, affirmant avoir reçu des informations de plus de 20 morts et aucun survivant car « l’embarcation n’a pas été retrouvée ».

Classé parmi les lacs les moins profonds du monde et connu pour ses eaux sombres, le lac Maï-Ndombe demeure l’un des points noirs de la navigation intérieure, régulièrement endeuillé par des accidents mortels.

Le 9 mars, une embarcation quittant la cité de Mushie avait chaviré sur la rivière Kwa, faisant 10 morts, 160 rescapés et plusieurs disparus. Elle transportait notamment des joueurs du village Ngambomi revenant d’un match de football et avait sombré après 12 km de navigation nocturne.

Face à la multiplication des naufrages, les autorités ont instauré depuis trois ans une interdiction des traversées nocturnes et des surcharges des embarcations de fortune — sans réel effet.

Miné par la corruption, le secteur du transport souffre du non-respect persistant des règles de navigation dans un pays où, faute de routes praticables et de réseau ferroviaire opérationnel, les voies fluviales restent le principal moyen de déplacement.