Afrique

Niger : trois morts dans un incendie

- Lors d’une manifestation interdite de la société civile à Niamey

Lassaad Ben Ahmed  | 16.03.2020 - Mıse À Jour : 17.03.2020
Niger : trois morts dans un incendie Photo d'archives

Niger
AA / Niamey / Kané Illa

Au moins trois personnes ont été tuées, dimanche, lors d’une manifestation interdite de la société civile et dispersée par la police à Niamey, a rapporté une source officielle.

«Trois personnes sont malheureusement décédées dans l’incendie du marché», a indiqué le ministre de l’Intérieur Bazoum, après une visite effectuée dimanche après-midi au niveau du marché privé «Tagabati».

Situé à côté du grand marché de Niamey, cet espace commercial a pris feu lors des heurts entre la police et des manifestants.

Alors que la société civile affirme que l’incendie s’est déclenché suite au jet d’une grenade lacrymogène, le ministre Bazoum Mohamed a indiqué que la police n’a aucune responsabilité dans l’incendie du marché et a annoncé l’ouverture d’une enquête.

Dans un communiqué publié dimanche après-midi et consulté par Anadolu, le Syndicat national des commerçants import-export et grossistes du Niger a indiqué que quatre personnes avaient été tuées dans l’incendie du marché.

Il a appelé ses militants «à observer une journée ville morte pour le lundi 16 mars et mardi 17 mars 2020 sur toute l’étendue de la ville de Niamey en guise de protestation».

La police avait dispersé, dimanche, une marche interdite de la société civile à Niamey.

Des heures durant, des heurts ont opposé la police à des manifestants, dans plusieurs endroits de la capitale, notamment autour du grand marché et de la «Place de la concertation», sise devant l’Assemblée nationale, où un meeting était prévu par les manifestants.

En plus du gaz lacrymogène, la police a fait usage des canons à eau pour repousser des manifestants qui tentaient de forcer ses barrages ou de dresser des barricades sur des carrefours stratégiques.

A l’appel de plusieurs organisations de la société civile regroupées au sein du «Cadre de concertation et d’action citoyenne (CCAC)», une marche était prévue dimanche à Niamey et dans les autres villes du Niger.

Selon les organisateurs, cette manifestation vise à exiger la publication du rapport d’un audit mené par le gouvernement au niveau du ministère de la Défense nationale sur la gestion des fonds destinés à l’achat du matériel militaire dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

La société civile voulait aussi exiger que toutes les personnes citées dans l’audit soient traduites devant les tribunaux pour être jugées. Depuis quelques semaines, le Niger est en proie à une vive polémique au sujet de la gestion des fonds destinés à l’achat du matériel militaire dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Dans un communiqué publié le 26 février, le gouvernement a indiqué qu’un audit effectué au ministère de la Défense nationale avait constaté des "montants indûment perçus soit en raison de surfacturation soit au titre des paiements de service et livraisons non effectués ou partiellement effectués", invitant les fournisseurs mis en cause à rembourser les sommes indûment perçues.

Lundi dernier, les magistrats et les avocats ont observé une journée «justice morte » pour exiger que toutes les personnes mises en cause par l’audit fassent l’objet de poursuites judiciaires, estimant que les fautes commises sont "susceptibles de recevoir une qualification pénale".


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