Mali : première visite ministérielle à Kidal depuis le coup d'Etat
Tunis
AA/Tunis
Pour la première fois depuis le putsch du 18 août 2020 au Mali, une délégation ministérielle s’est rendue lundi, à Kidal, ville du nord du pays, toujours contrôlée par les groupes indépendantistes de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), ont rapporté des médias maliens et français.
Cette visite ministérielle à Kidal intervient au lendemain d’une double attaque qui s’est soldée par des pertes en vies humaines et par de nombreux blessés, souligne le journal malien « Le pays », rappelant que le retour de l’Etat malien à Kidal est un préalable longtemps exigé par la Communauté internationale.
La délégation ministérielle « est arrivée vers 13 h 00 pour une visite de quarante-huit heures », rapporte le quotidien français Le Monde citant une source officielle locale.
Composée notamment de ministres ex-militaires et ex-rebelles, la délégation devait participer mardi à la première réunion du Comité de suivi de l’accord de paix, organisée à Kidal plutôt qu’à Bamako, précise la même média, ajoutant que l’Algérie, acteur clé dans la crise malienne a « demandé un report » de la réunion.
La visite ministérielle à Kidal a été, toutefois, maintenue et son objectif reste de faire « avancer le processus de paix », selon un membre de la délégation cité par Le monde.
La CMA a signé en 2015 avec Bamako et des groupes armés pro-gouvernementaux un accord de paix, dit d’Alger, dont la mise en œuvre accuse de nombreux retards.
"La décentralisation et une gouvernance partagée restent à mettre en place", précise le média français, soulignant que "leur mise en œuvre serait un facteur essentiel d’un retour à la stabilité au Mali, en proie depuis 2012 aux attaques terroristes et aux violences inter-communautaires qui ont fait des milliers de victimes".