Mali/ Manifestations de Kidal: Maigres résultats de l’enquête préliminaire
La semaine dernière, des affrontements entre des manifestants et des éléments de l’opération française Barkhane et de la mission onusienne Minusma à Kidal , ont fait deux morts parmi les protestataires

Bamako
AA/ Bamako/ Mohamed Ag Ahmedou/ Moussa Bolly
Les premières constatations de l’enquête préliminaire, engagée par une équipe de la mission onusienne au Mali (Minusma) sur les manifestations de Kidal (Nord-est) le 18 avril dernier, n’ont pas révélé grand-chose.
L'équipe d'enquête interne de la Minusma a, en effet, remis mardi son rapport préliminaire au Représentant spécial du Secrétaire Général de l'ONU et Chef de la mission onusienne au Mali, Mahamet Saleh Annadif.
Selon un communiqué de presse de ladite équipe d’enquête, dont Anadolu a eu copie mardi soir, la procédure « n’a pas permis, à ce stade, de déterminer l'origine des tirs meurtriers avec certitude ».
L’enquête préliminaire indique que les casques bleus ont effectué des tirs de sommation alors que, repliés dans un container, des manifestants y mettaient le feu. Des postes d’observation ont également été enflammés, selon les enquêteurs, par les manifestants. Afin de protéger ses installations et son personnel de la violence de la foule, les forces de maintien de l’ordre de la Minusma ont également utilisé du gaz lacrymogène afin de disperser les manifestants, puis se sont retirés quand la situation est devenue incontrôlable.
L’enquête se poursuit, par ailleurs, et sera complétée dans les meilleurs délais par une deuxième phase plus approfondie qui devrait permettre d’ « établir les causes exactes de l’incident et de dégager des responsabilités éventuelles à la lumière des éléments que les enquêteurs auront pu recueillir », d’après le même document.
«Nous allons donc procéder à une investigation plus approfondie pour établir les faits exacts. Car malheureusement, aucun des éléments recueillis dans le cadre de l’enquête préliminaire n’a pu établir avec certitude la provenance des tirs meurtriers, ni le, ou les auteurs. A cet effet, nous aurons besoin de la pleine coopération de toutes les parties pour compléter l’investigation », a déclaré à la presse Salah Annadif.
Abordant la réhabilitation de l’aérodrome de Kidal, « élément essentiel pour l’approvisionnement de l’aide humanitaire et le soutien aux populations locales », Annadif a, en outre, affirmé que "la Minusma ne pourra pas renouveler la réhabilitation de l’aérodrome sans des garanties politiques et sécuritaires".
La semaine dernière, Kidal a connu quatre jours successifs de manifestations contre les « arrestations arbitraires » de l’opération française Barkhane et la mission onusienne Minusma. Des affrontements ont, alors, éclaté entre les manifestants et les forces étrangères, faisant deux morts parmi les premiers. Ces arrestations "arbitraires" objet des manifestations ont fait suite à la mort de trois soldats français, touchés par l’explosion d’une mine.