Afrique

Mali: L'ONU confirme l'implication de soldats maliens et « blancs » dans la mort de 33 civils

- Selon un rapport d’un groupe d'experts missionnés par les Nations unies

Majdi Ismail  | 06.08.2022 - Mıse À Jour : 06.08.2022
Mali: L'ONU confirme l'implication de soldats maliens et « blancs » dans la mort de 33 civils

Bamako

AA/Bamako/Amarana Maiga

L'armée malienne et des soldats « blancs » sont impliqués dans la mort de 33 civils, dont 29 Mauritaniens et 4 Maliens, au mois de mars dernier à Robinet El Ataye, un village situé dans la région de Ségou, proche de la frontière mauritanienne, selon un rapport d’un groupe d'experts missionnés par les Nations unies.

Le rapport publié vendredi indique que « Les soldats ont rassemblé les hommes, y compris les adolescents, leur ont lié les mains derrière le dos et bandé les yeux. Ils ont ensuite été rassemblés au milieu du village » alors que « les femmes et les enfants ont reçu l'ordre de rentrer chez eux et ne pas regarder ».

Le groupe d'experts a en outre, précisé « qu'il n'a pas pu se rendre sur place, mais qu'il a recueilli plusieurs témoignages indiquant que les soldats déployés ont ensuite dépouillé les maisons de toutes leurs possessions, y compris la literie, les téléphones portables, les bijoux, les ustensiles de cuisine et les vêtements ».

« Un groupe de FAMa (Forces armées maliennes) est arrivé dans le village vers 11 heures du matin » poursuit le texte. « Ils ont commencé à frapper les hommes attachés aux yeux bandés en utilisant les bâtons utilisés par les bergers sur leurs troupeaux. Les femmes enfermées dans les maisons, ne pouvaient qu'entendre les cris des hommes qui étaient battus », a déclaré la même source onusienne.

Le rapport ajoute que « Les FAMa ont ensuite libéré certains des hommes les plus jeunes, et ont emmené 33 hommes, 29 Mauritaniens et 4 Maliens [touaregs] ».

Les experts de l’ONU relatent dans leur rapport qu’« Après le départ des soldats à 14 heures, les femmes ont attendu le retour des hommes au village. Le lendemain, des proches ont découvert les corps à 4 kilomètres de Robinet El Ataye. Ils avaient été abattus puis brûlés » évoquant un « schéma similaire de pillage et de passage à tabac » dans cinq autres localités de la zone entre le 5 et 6 mars, sans faire de victimes.

Le rapport indique que des témoins ont vu un « hélicoptère transportant les soldats à la peau blanche ».

Le groupe d’experts a relevé que onze corps retrouvés à Robinet El Ataye auraient été remis à leurs familles par les autorités mauritaniennes, qui ont eu accès au village.

La Mauritanie avait accusé l'armée malienne d'« actes criminels récurrents » contre des citoyens mauritaniens dans cette région frontalière. Bamako avait réfuté ces accusations affirmant que rien ne mettait en cause son armée.



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