Afrique

Mali / Frappes sur Bounti : HRW confirme le bombardement d’un mariage

Et appelle à « mener une enquête rapide et impartiale ».

Lassaad Ben Ahmed  | 22.01.2021 - Mıse À Jour : 22.01.2021
Mali / Frappes sur Bounti : HRW confirme le bombardement d’un mariage

Tunisia

AA / Tunis

L’organisation « Human Right Watch » (HRW) a confirmé, jeudi, le bombardement d’un mariage à l’extérieur du village de Bounti au centre du Mali, le 3 janvier courant.

Dans un communiqué publié jeudi, HRW appelle également à « mener une enquête rapide et impartiale sur la frappe aérienne française du 3 janvier 2021 dans le centre du Mali, qui a tué 19 personnes considérées par les habitants locaux comme étant des civils ».

« Les graves allégations selon lesquelles des civils auraient été tués dans des frappes aériennes doivent faire l'objet d'une enquête rapide afin de déterminer la légalité des frappes au regard des lois de la guerre", a déclaré dans le communiqué Jonathan Pedneault, chercheur auprès de la division crises et conflits à Human Rights Watch.

Rappelant l’ouverture d’une enquête par la division des droits de l’homme de la mission onusienne au Mali (Minusma), HRW a souligné que : « Les forces maliennes et françaises devraient coopérer pleinement avec l'enquête en cours de la Division des droits de l'homme de la Minusma ».

HRW se base dans ses conclusions sur le témoignage de trois habitants de la région et qui ont confirmé que le mariage était « planifié plus d'un mois auparavant et que des personnes étaient venues d'autres villes et villages pour y assister ».

"J'ai entendu une puissante détonation, boum, puis une autre détonation. J'ai perdu conscience pendant quelques minutes et quand je me suis réveillé, mon pied saignait à cause des éclats d'obus, et tout autour de moi, il y avait des blessés et des cadavres", a témoigné à HRW l’un des blessés, un septuagénaire.

« La première bombe avait explosé et tué 17 hommes, tandis que la seconde en avait blessé 9, dont 2 sont morts plus tard », a fait savoir un deuxième témoin.

Et d’ajouter que l’organisation Médecins sans frontières a pris en charge des blessés ce jour-là et que « la plupart des huit hommes qu'ils ont traités étaient des personnes âgées ».

Cette publication de HRW intervient alors que la force Brakhane, déployée dans cinq pays du Sahel africain, dont le Mali, a nié en bloc avoir bombardé un mariage.

Barkhane a reconnu pour autant avoir ciblé, le 3 janvier, un groupe d’environ 40 hommes armés, vers 15 heures.

La même thèse a été confirmée par la ministre française des Armées, Florence Parly, qui avait affirmé, dans une interview, qu’il n’y avait ni femmes ni enfants parmi les personnes ciblées par les bombardements menées par Barkhane.

HRW conclut par insister que : « Les autorités maliennes et françaises doivent aider à l'enquête Minusma en fournissant aux enquêteurs les journaux de vol, les coordonnées de tous les avions opérant dans la zone ce jour-là, et les renseignements qui ont conduit à l'attaque ».



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