Afrique

Libye : Le blocage des installations pétrolières menace de réduire de moitié la production en 2022

La Compagnie pétrolière nationale en Libye (NOC) a indiqué que les pertes du secteur s’élève à quelque 6,5 milliards de dollars depuis le début de l’année et appelle à la reprise immédiate de la production

Mona Saanouni  | 07.07.2020 - Mıse À Jour : 07.07.2020
Libye : Le blocage des installations pétrolières menace de réduire de moitié la production en 2022

Libyan

AA / Jaafar Kacem

La Compagnie pétrolière nationale (NOC) en Libye a mis en garde, mardi, quant à une baisse drastique, de moitié, de la production du pétrole, en 2022, si le blocage des installations pétrolières se poursuit, appelant à aménager les conditions d’une reprise immédiate de la production.

C’est ce qui ressort d’un communiqué mis en ligne par la Compagnie, mardi, et dont Anadolu a eu copie.

« Les opérations de production et d’exportation du pétrole libyen, suspendues en janvier dernier, de la part de ce qui est appelé les gardes des installations pétrolières dans les zones médiane et orientale, sont en voie de réduction drastique, au cours des trois prochains semestres à cause des blocages illégaux », lit-on dans le communiqué.

Des milices loyales au général putschiste Khalifa Haftar bloquent ces installations pétrolières, alléguant que le gouvernement libyen, internationalement reconnu, utilise les fonds générés par la vente de pétrole, pour payer les salaires de combattants étrangers, ce que réfute catégoriquement le gouvernement.

Le président de la NOC, Mustapha San’allah, a précisé, selon le texte du communiqué, que la moyenne de production de la Compagnie, depuis le début de la présente année s’élève à 1,22 millions de barils par jour.

Et San’allah de poursuivre : Nous espérions élever la moyenne de la production à 2,1 millions de barils par jour à l’horizon de 2024. Cependant, nous prévoyons à ce que la production baisse à 650 mille barils/jour en 2022, compte tenu de la non-reprise immédiate des opérations de production ».

Il a qualifié ces blocages de « crimes historique commis à l’endroit du peuple libyen ».

Le haut responsable a relevé que les dommages causés à certaines installations pétrolières sont « irréversibles et ne peuvent être réparées…ils pourront aboutir à la détérioration entière de champs pétroliers ».

La Compagnie pétrolière a tenu à préciser qu’elle fait face à des restrictions budgétaires, notamment, s’agissant des travaux de maintenance et d’entretien.

Elle a ajouté que le gouvernement de l’Entente nationale (internationalement reconnu) a adopté uniquement le quart du budget réclamé par la Compagnie, au titre de l’année 2020, à cause de la non-disponibilité des fonds nécessaires, « résultat du blocage inique initié par ce qui est appelé les gardes des installations pétrolières ».

La Compagnie a évalué les pertes du secteur pétrolier à 6,5 milliards de dollars, depuis le début de l’année 2020, et a évoqué les « coûts onéreux des travaux de maintenance des puits et du réseau de pipelines à cause des blocages illégaux ».

« Il est honteux que certains Libyens coopèrent à de tels actes de sabotage qui ne servent que les intérêts des pays étrangers, et il est devenu clair pour tout le monde que l'intérêt des Libyens réside uniquement dans la reprise immédiate de la production », conclut le communiqué.

Depuis plusieurs années, ce pays, riche en pétrole, souffre d’un conflit armé, alimenté par plusieurs pays arabes et occidentaux. Les milices de Haftar disputent au gouvernement légal le pouvoir et la légitimité, ce qui a fait de nombreux blessés et morts dans les rangs des civils parallèlement à d’importants dégâts matériels.

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