AA / Rabat / Enes Yildirim

Le ministre marocain des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a appelé à adopter une approche ambitieuse et déterminée face à la menace terroriste croissante en Afrique, fondée sur « l’honneur, la justice et une véritable responsabilité collective ».

La conférence sur les victimes du terrorisme africain, organisée à Rabat en collaboration avec le Bureau des Nations unies de lutte contre le terrorisme (UNOCT), a réuni le chef du bureau, vice‑secrétaire général des Nations unies Aleksandre Zouev, des ministres et experts de la région du Sahel ainsi que des délégations de haut niveau venant de différentes régions d’Afrique.

Lors de la séance d’ouverture, Bourita a souligné que l’Afrique reste « le continent le plus touché par le terrorisme », notant que les attaques augmentent de manière significative, surtout au Sahel et en Afrique de l’Ouest.

Il a précisé que ces actes de violence entraînent des milliers de morts, des déplacements massifs, l’interruption des processus éducatifs et la destruction des communautés, et a décrit le terrorisme comme « une initiative systématique visant à déchirer le tissu social et à éliminer le sentiment de sécurité ».

- « Une stratégie nationale tridimensionnelle contre le terrorisme »

Bourita a insisté sur le fait que les victimes du terrorisme doivent être considérées non seulement comme des bénéficiaires d’aide, mais aussi comme « des acteurs centraux des processus de prévention et de résilience ».

Il a souligné que les témoignages des victimes ont « une valeur humaine et politique qui ne doit pas être ignorée » et que leur voix doit être entendue dans l’élaboration des politiques.

Selon lui, la conférence permet de tirer parti de la diversité des expériences africaines pour mieux comprendre les besoins des victimes et des survivants, constituant une étape clé dans la reconstruction de la stratégie de lutte contre le terrorisme sur le continent.

Le ministre marocain a rappelé que son pays mène une stratégie nationale tridimensionnelle dans la lutte contre le terrorisme, basée sur la vigilance sécuritaire, le développement socio‑économique et le renforcement du domaine religieux dans le cadre des principes de modération et de tolérance.

- « Il faut créer une plateforme numérique pour soutenir les victimes du terrorisme »

Le ministre Bourita a également appelé à la création d’une plateforme africaine numérique pour soutenir les victimes du terrorisme, précisant que cette initiative devrait permettre de suivre les besoins des victimes, de partager les expériences entre les pays et de fournir aux décideurs politiques un mécanisme de référence pratique.

Il a réitéré son appel à adopter une approche ambitieuse et déterminée face à la menace terroriste croissante en Afrique, fondée sur « l’honneur, la justice et une véritable responsabilité collective ».

- Adoption de la Déclaration de Rabat

La conférence s’est conclue par l’adoption de la « Déclaration de Rabat pour le soutien aux victimes africaines du terrorisme ».

La déclaration prévoit de placer les victimes au cœur des politiques de lutte contre le terrorisme, de renforcer les mécanismes de soutien psychosocial, économique, juridique et médical, et de donner la priorité aux femmes, aux enfants et aux communautés vulnérables.

Elle appelle également à renforcer l’échange d’expertise, les programmes de formation et la coopération technique entre les pays africains et les instances de l’ONU.

*Traduit du turc par Ben Amed Azize Zougmore