Afrique

Le chef de la province éthiopienne du Tigré confirme avoir ciblé Asmara avec des missiles

Debretsion Gebremichael, l’homme fort du Front de libération du peuple du Tigré, a menacé de mener de nouvelles attaques en représailles aux combats sanglants dans la région éthiopienne.

Mennatallah H. H. M. Said A.  | 15.11.2020 - Mıse À Jour : 15.12.2020
Le chef de la province éthiopienne du Tigré confirme avoir ciblé Asmara avec des missiles

Addis Abeba

AA/Addis-Abeba

Le président du Front de libération du peuple du Tigré, Debretsion Gebremichael, a confirmé dimanche les tirs de missiles sur la capitale érythréenne Asmara.

Dans une interview accordée à l’agence « Associated Press », il a déclaré que « la ville d'Asmara, la capitale de l'Érythrée, a été la cible de tirs de missiles samedi ».

Poussant la menace plus loin, il ajouté : « nous allons ouvrir le feu sur toute cible militaire légitime ».

Ces déclarations représentent une escalade majeure de la crise en Éthiopie, les combats sanglants qui faisaient rage dans la région du Tigré, au nord du pays, s'étendent désormais outre les frontières du pays.

S’il n’a pas précisé le nombre de roquettes tirées sur Asmara, le chef du Front de libération du peuple du Tigré a déclaré que c'était « la seule ville visée par les tirs en Érythrée ».

Le Front de libération du peuple du Tigré a menacé samedi de bombarder les villes d'Asmara et Massawa en Érythrée, en cas d’aggravation de la situation dans la région.

Le porte-parole du Front Getachew Reda a dit dans un communiqué publié sur la page Facebook du Front de libération du peuple du Tigré : « puisque les attaques contre les habitants de Tigré n’ont pas cessé, nous allons intensifier nos attaques ».

Dans un contexte d'escalade du conflit dans la région du Tigré, le gouvernement éthiopien a nommé vendredi Mulu Nega, en tant que président exécutif à la tête de l'administration provisoire de l’Etat régional du Tigré. Cela a mis fin à une domination longue de trois décennies du Front de libération du peuple du Tigré sur la région.

La décision de remplacer les dirigeants du Front de libération du peuple de Tigré, le plus grand parti politique de la région, a été prise à l'issue d'une réunion du cabinet du Premier ministre éthiopien.

Des affrontements armés ont éclaté, à la date du 4 novembre, entre l'armée éthiopienne et le « Front de libération du peuple du Tigré » dans la région.

Le Front de libération a dominé la vie politique en Éthiopie pendant environ 3 décennies, avant l’arrivée au pouvoir d’Abiy Ahmed en 2018, devenant ainsi le premier chef du gouvernement du pays issu de l'ethnie « Oromo ».

Les « Oromos » sont la plus grande ethnie en Éthiopie avec 34,9% de la population, soit environ 108 millions de personnes. Les Tigrés de leur côté, sont la troisième plus grande ethnie et représentent 7,3 % de la population totale du pays.

Le front de libération, qui fait l’objet d’une marginalisation de la part des autorités fédérales, s'est séparé de la coalition au pouvoir et a défié Abiy Ahmed en organisant des élections régionales en septembre dernier, que le gouvernement a jugées « illégales », suite à une décision fédérale stipulant le report des élections à une date ultérieure en raison de la pandémie de coronavirus.


* Traduit de l’arabe par Mounir Bennour.

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