AA / Kinshasa / Beni / Pascal Mulegwa

Dix rebelles ougandais des forces démocratiques alliées (ADF) ont été tués jeudi lors de violents affrontements avec l’armée congolaise à Beni, un territoire ensanglanté de l’est de la RD Congo (RDC), a-t-on appris auprès de l’armée.

Vers 02h GMT, l’armée congolaise a lancé une offensive contre les rebelles sur la route Mbau-Kamango dans le territoire de Beni, frontalier avec l’Ouganda, selon le porte-parole de l’armée dans la région, le capitaine Mak Hazukay joint par Anadolu.

Le bilan des affrontements est de "dix rebelles tués, 9 armes de type Ak 47, 2 armes PKM récupérées", a écrit le commandement des opérations militaires dans la région dans un message laconique envoyé à Anadolu.

Les exactions de ces rebelles sont restées chroniques dans la région. Dans la nuit de dimanche à lundi, ils avaient tué dix civils près de la ville de Beni.

Hazukay a affirmé que l’armée a lancé une offensive jeudi pour "nettoyer le plus tôt possible" la route Mbau-Kamango fermée à la circulation depuis plus de six mois à cause des multiples embuscades des ADF.

Le trafic routier sur l’axe Mbau-Kamango reste interdit aux civils depuis le 8 octobre 2017 suite aux affrontements entre l’armée et les rebelles ougandais.

Rebelles opposés au président Yoweri Museveni, les ADF sont retranchés dans l’Est de la RDC où ils sont accusés par l’ONU, Kinshasa et la société civile d’avoir massacré un millier de civils congolais depuis 2014.

A cela s’ajoute un assaut en décembre dernier contre une base de l’ONU. Quinze Casques bleus ont été tués, constituant la pire attaque contre l’ONU depuis deux décennies.

Leur leader Jamil Mukulu a été arrêté en Tanzanie vers mars 2015 avant d'être extradé vers l'Ouganda pour être traduit devant la Justice, pour les atrocités commises par sa rébellion en Ouganda.

Un "avant procès" a été ouvert le 14 mai dernier dans la capitale Ouganda contre une trentaine de rebelles ougandais, dont Jamil Mukulu. Kinshasa réclame instamment son extradition.