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Côte d’Ivoire : les avocats d’un opposant incarcéré pour détention d’armes crient au « complot »

Jacques Mangoua a été condamné, le 3 octobre 2019, par le Tribunal de Bouaké à « 5 ans de prison ferme, 5 ans de privation de droits civiques et à 5 millions de Fcfa (10.000 USD) d’amende »

Mourad Belhaj  | 10.10.2019 - Mıse À Jour : 10.10.2019
Côte d’Ivoire : les avocats d’un opposant incarcéré pour détention d’armes crient au « complot »

Cote d'Ivoire

AA / Abidjan/ Fulbert YAO

Les avocats de Jacques Mangoua, vice-président du PDCI-RDA (parti d’opposition ivoirien), condamné jeudi à cinq ans de prison ferme, ont dénoncé un «complot» ourdi contre leur client, à quelques mois de l'élection présidentielle de 2020.

Les avocats s'exprimaient lors d'une conférence de presse, tenue mercredi en fin de journée à Abidjan.

«Mangoua n’est pas bête ! Est-ce que vous connaissez quelqu’un qui va prendre des armes, les déposer chez lui, puis appeler la police pour se dénoncer ? Soit il est fou, soit c’est un complot», a déclaré Me Luc Adjé, l’un de ses avocats, indiquant que le nom d’un potentiel suspect a été porté à la connaissance du procureur de Bouaké, bien avant le début du procès, mais que ce dernier n’aurait pas réagi.

«Les gens ont mené leurs investigations, un suspect, dont je ne peux en révéler l’identité pour l’instant, a été identifié, ainsi que son adresse. Son nom a été communiqué au procureur, par courrier recommandé, avant l’audience », a déclaré Luc Adjé.

Jacques Mangoua a été condamné, le 3 octobre 2019, par le Tribunal de Bouaké à « 5 ans de prison ferme, 5 ans de privation de droits civiques et à 5 millions de Fcfa (10.000 dollars) d’amende », pour détention illégale de 991 munitions d’armes de guerre, 49 munitions de fusil calibre 12, ainsi que 40 machettes, découvertes le 21 septembre par le gardien de son domicile de N’Guessankro, son village natal, dans le département de Béoumi, à 60 kilomètres à l’ouest de Bouaké.

Outre cette question de complot, Luc Adjé a fustigé le verdict rendu par la juge chargée de l’affaire, qui aurait, selon lui, été influencée par des personnes extérieures.

« Ceux qui ont suivi l’audience, ont pu remarquer l’attitude de madame le président, qui a suspendu l’audience à la fin de nos plaidoiries et s’est retirée pendant une heure, pour ensuite revenir, mettre l’affaire en délibéré et ressortir encore pendant une heure. Moi, j’ai rarement vu ça ! Il appartient à chacun de lire entre les lignes pour essayer de comprendre », a déclaré l’avocat, indiquant que son client a été transféré de Bouaké à Abidjan, dans la nuit de lundi à Mardi.

Me Luc Adjé a aussi accusé le procureur, Braman Koné, de tenir des propos contradictoires concernant la dénonciation des faits, lui reprochant d’avoir basé son argumentation sur un témoin qui aurait parlé de «traces sur les murs».

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