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Cameroun : un journaliste anglophone meurt en détention

- Interpellé par la police le 13 août 2019 à Buea, dans la région du Sud-Ouest du Cameroun, pour des soupçons de complicité avec des séparatistes, le journaliste Samuel Wazizi, n’est plus apparu en public depuis dix mois.

Lassaad Ben Ahmed  | 03.06.2020 - Mıse À Jour : 04.06.2020
Cameroun : un journaliste anglophone meurt en détention

Cameroon
AA / Yaoundé / Peter Kum

Le Syndicat des journalistes du Cameroun a confirmé, mercredi, le décès en détention du journaliste Samuel Wazizi, interpellé le 13 août 2019 pour des soupçons de complicité avec les séparatistes anglophones.

« Le Snjc (Syndicat national des journalistes du Cameroun) confirme la mort de Samuel Wazizi » a annoncé sur Twitter, mercredi 3 juin, le président du Snjc, Denis Nkwebo.

D’après le Syndicat national des journalistes du Cameroun, le journaliste Samuel Wazizi « est décédé à l’hôpital militaire de Yaoundé où il a été transféré après plusieurs mois de torture ».

Le président du Syndicat national des journalistes du Cameroun demande à ses confrères de « se mobiliser pour répondre au mot d’ordre » que les différents syndicats des médias vont donner dans les prochaines heures.

Alors que les autorités camerounaises continuent de garder le silence sur la disparition de ce journaliste malgré la pression des organisations nationales et internationales, la télévision privée camerounaise avait annoncé mardi au journal de 20h, le décès de Samuel Wazizi.

« Après la détention au secret de ce journaliste et l’absence totale de nouvelles le concernant, Equinoxe télévision révèle en exclusivité que le journaliste Samuel Wazizi est mort, selon des sources proches de la haute hiérarchie militaire », a annoncé la chaîne privée camerounaise.

« Après son arrestation à Buea, il a subi des sévices à tel point que son état de santé s’est dégradé. Transféré à Yaoundé pour une prise en charge médicale, il a succombé à ses multiples sévisses, font savoir des sources proches de la hiérarchie militaires », a précisé télévision privée camerounaise.

« Près de 10 mois après son arrestation et son transfert dans une caserne militaire, plus personne n’a vu ou entendu ce journaliste camerounais détenu au secret », avait déclaré Reporters sans frontières (RSF) dans un rapport intitulé « Cameroun : le journaliste Samuel Wazizi est-il encore vivant ? », publié le 28 mai dernier.

Samuel Abuwe Ajiekha, plus connu sous le nom de Wazizi, était présentateur de la chaîne privée Chillen Media Television (CMTV) basée dans la ville de Buea, capitale de la région anglophone du Sud-Ouest.

Le reporter n’a plus été vu depuis le 7 août 2019, alors qu’il était détenu depuis cinq jours par la police dans le Sud-Ouest du pays.

Ses avocats avaient alors annoncé qu’il avait été récupéré plus tard par le 21e bataillon d'infanterie de Buea.

RSF avait indiqué que d’après les informations recueillies, « le journaliste est accusé d’avoir tenu des propos critiques sur sa chaîne à l’égard des autorités et de leur gestion de la crise dans les régions anglophones du Cameroun ».

Le conflit entre les séparatistes et l’armée camerounaise a fait « plus de 3.200 morts et 700.000 déplacés depuis trois ans », avait souligné RSF le 28 mai.

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