Cameroun : Les maisons incendiées contenaient des armes (Armée)
- Le porte parole de l'armée s'exprimait suite à la diffusion d'images et de vidéos montrant des soldats incendier des "cases" en zone anglophones.

Cameroon
AA / Cameroun / Aurore Bonny
Le colonel Didier Badjeck, porte-parole de l’armée camerounaise a affirmé mercredi à Anadolu, que les maisons incendiées récemment par des soldats camerounais en zone anglophones, contenaient des armes.
Cette déclaration intervient en réponse aux multiples vidéos relayées dans les médias sociaux au Cameroun, montrant des militaires en train d’incendier des habitations et de violenter des populations en zones anglophones.
«Si brûler des cases où sont enfouies des armes même dans des latrines est une exaction, alors j'en commettrai moi-même volontiers», a souligné le colonel dans sa déclaration.
«Si riposter contre une horde de sécessionnistes (...) constitue une exaction, alors, j'en commettrai davantage. La guerre n’est pas clinique», a-t-il martelé.
Son propos répond aux multiples accusations proférées par l’opinion à l’encontre de l’armée camerounaise, notamment d’exactions et de violences.
Ceci, surtout après des images relayées sur la toile et faisant couler beaucoup d’encre.
Lesdites images laissent apercevoir des hommes en tenue milliaires réduisant en cendres des maisons de quelques villages des zones anglophones.
Il s'agit, entre-autres, de ceux de Mungo Ndor, du département de Koupé-Manengouba ou Boa-Bakundu dans le département de la Mémé, tous-deux situés dans le Sud-ouest du pays.
Pour justifier ces actes ayant forcé des populations à prendre la fuite, le général Donatien Nouma Melingui, ex-chargé des opération militaires dans le Sud-ouest anglophone avait aussi récemment confié à la presse internationale que les milliaires ne brûlent que les maisons où sont découvertes des armes.
Il faut dire que de nombreux observateurs voient d’un très mauvais œil ces actes perpétrés par les soldats camerounais.
Mais face à cela le colonel Didier Badjeck n’a pas manqué de mots.
«L'armée est un outil légal de sécurisation de l'intégrité territoriale qui n'est plus actuellement stratégique mais vitale», a insisté le colonel.
«La situation que nous vivons au Cameroun n'est acceptable dans aucune grande démocratie», a-t-il expliqué.
«Que des aventuriers se lèvent un matin et proclament l'indépendance unilatérale d'une partie du territoire camerounais, reconnu comme tel et qui plus est, par l'ONU, me semble être la plus grande imposture légitimée par des acteurs d'influence, dont le tropisme affectif vers le Cameroun est pour le moins, très suspect», explique-t-il dans sa déclaration.
Il y accuse également une «sècheresse de l’actualité» qui, selon lui, pousse les médias à «faire feu de tout bois» et à «deviner ce que le Chef de l'Etat pense».
D’après lui, «Le Chef de l'Etat, prend toutes les mesures idoines pour l'exécution optimale des missions de défense, dont il est le seul à juger l'opportunité de la solution».
Notons que la crise socio-politique qui secoue le Cameroun dans sa partie anglophone connait depuis plus d’une année un tournant dramatique.
Fort de rapts, d’assassinats organisés des militaires et civils mais également d’affrontements entre séparatistes et forces de défenses.
Autant d’événements ayant occasionné la fuite de nombreuses populations vers l’Etat du Cross River au Nigéria.
Ils sont plus de 20 000 selon les chiffres exposés en mars dernier par le Haut-Commissariat des Nation-Unies pour les réfugiés (UNHCR).
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