Afrique

Cameroun/Dialogue: le Gouvernement lance une campagne de vulgarisation dans les régions anglophones

Deux évêques camerounais ont été chargés de conduire des caravanes de paix.

Lassaad Ben Ahmed  | 18.11.2019 - Mıse À Jour : 18.11.2019
Cameroun/Dialogue: le Gouvernement lance une campagne de vulgarisation dans les régions anglophones

Cameroon


AA / Yaoundé / Peter Kum

Conduite par deux évêques camerounais, la caravane de paix et de restitution des résolutions du « Grand dialogue national » entame dès ce lundi une tournée dans les deux régions anglophones où des violences meurtrières se poursuivent depuis 2017.

« Sur instructions » du président camerounais, le Premier ministre, Joseph Dion Ngute a dépêché, lundi, dans le Nord-Ouest anglophone le cardinal-évêque Christian Tumi et dans le Sud-Ouest anglophone l’évêque Andrew Nkea.

Ces deux personnalités religieuses, conduisent dans ces régions en crise, des caravanes de vulgarisations des recommandations du « Grand dialogue national », tenu à Yaoundé du 30 septembre au 4 octobre dernier.

Du 19 au 24 novembre, les caravanes vont sillonner tous les départements du Nord-Ouest et du Sud-Ouest « pour accomplir la mission de la paix », selon Andrew Nkea, évêque du diocèse de Mamfé, dans la région du Sud-Ouest.

« Nous allons descendre sur le terrain pour rencontrer nos frères et leur apporter le message de la paix tout en leur expliquant les recommandations du [Grand dialogue]. Nous devons tout faire pour ramener la paix dans ces régions », a souligné Christian Tumi, cardinal-évêque à la retraite.

La mise en route de ces caravanes intervient après plus d’un mois du grand dialogue national convoqué par le président Paul Biya, pour trouver des solutions concrètes à la crise anglophone.

Lors de cet évènement qui a duré 5 jours, l’une des résolutions consistait à adopter un statut spécial pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.

Par ailleurs, lors du sommet pour la paix, tenu à Paris du 11 au 13 novembre courant, le président camerounais avait annoncé son intention d’accorder un statut spécial aux régions anglophones.

Mais le professeur camerounais Hilaire Kamga, juriste et expert des questions électorales, lui, craint « une déclaration » de plus.

« Le fait d'avoir convoqué le corps électoral pour des élections locales, alors même que le statut n'a pas encore fait l'objet de débat ou d'encadrement juridique, pose un problème, ou alors traduit de manière claire la légèreté qui gouverne ceux qui ont ainsi proposée le statut spécial comme étant l'une des solutions aux problèmes anglophones», a-t-il souligné à Anadolu.

Dans une situation de crise qui empire de jour en jour, plusieurs analystes politiques pensent que le dialogue national n’a jusque-là pas eu d’effet positif sur le problème qui secoue les régions anglophones du Cameroun.

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