Cameroun : Deux civils tués par des séparatistes

AA / Desk

Deux civils ont été enlevés, puis exécutés par des sécessionnistes anglophones à Batibo, au Nord-ouest du Cameroun, ont rapporté lundi les médias locaux.

Il s’agit d’un couple de 47 et 42 ans, qui rendait visite samedi, à des parents malades dans la ville de Batibo. Ils ont été kidnappés, puis «froidement abattus devant une église», selon le site d’information Koaci.

Les deux victimes appartenaient au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), au pouvoir, selon la même source.

Cet incident intervient, alors que les autorités camerounaises envisagent de dépêcher, dans les prochains jours, une mission gouvernementale au Nigéria pour convaincre les réfugiés camerounais ayant fui les violences en régions anglophones de regagner le pays.

Selon l’ONU, plus de 200 mille réfugiés camerounais se sont faits enregistrer de l’autre côté des frontières, au Nigéria.

«Paul Biya vient d’instruire la mise en œuvre d’un plan national de solidarité à l’endroit de nos compatriotes des régions concernées.

A cet effet, une mission gouvernementale ira à la rencontre de nos compatriotes réfugiés au Nigéria, afin de créer des conditions de leur retour dans leurs localités respectives », a rapporté lundi Cameroun info, citant le porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma.

Pour rappel, la crise anglophone a commencé depuis octobre 2016, suite à un mouvement d’humeur d’avocats anglophones dans les régions Nord-ouest et Sud-ouest du Cameroun.

Ils réclamaient la traduction de documents nécessaires à leur travail. Ce mouvement a ensuite gagné le secteur de l’enseignement, puis d’autres secteurs d’activité.

Le 1er octobre 2017, les régions anglophones déclaraient leur indépendance et la création d’un Etat virtuel, appelé Ambazonie. Ensuite, depuis décembre 2017, le mouvement a pris la forme d’une insurrection armée.

Les séparatistes ayant attaqué beaucoup de positions de l’armée et de la police, tuant des dizaines de soldats, ont poussé l’armée à intervenir et à mener des campagnes de ratissage et d’arrestations.

Les civils n'obéissant pas aux ordres des sécessionnistes sont également pris pour cible.

Des dizaines de milliers de civils ont été amenés, ainsi, à se déplacer, soit vers le Nigéria, soit vers les autres régions du Cameroun.