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Cameroun/ Crise Anglophone : au moins 44 civils et 15 militaires tués en mars

- Selon le rapport mensuel de Crisis Group.

Lassaad Ben Ahmed  | 05.04.2020 - Mıse À Jour : 06.04.2020
Cameroun/ Crise Anglophone : au moins 44 civils et 15 militaires tués en mars

Cameroon

AA / Yaoundé / Peter Kum

Au moins 44 civils, 15 éléments de forces de sécurité et une quarantaine de séparatistes ont été tués dans des violences en mars dans les deux régions anglophone du Cameroun, a affirmé "International Crisis Group" (ICG), dans son rapport mensuel paru samedi 4 avril.

« Début mars, plusieurs affrontements entre l’armée et des séparatistes ont eu lieu dans les régions anglophones du Cameroun. Au moins 17 miliciens séparatistes, 4 militaires et plusieurs civils ont été tués dans ces affrontements », a souligné l’ONG.

L’organisation a relevé qu’en vue des élections partielles qui étaient programmées pour le 22 mars dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, la sécurité a été renforcée dans ces régions et « l’armée reconnaît avoir tué 24 sécessionnistes à travers les deux régions », à la veille du scrutin.

"Crisis Group" souligne que plusieurs actes de violence ont été enregistrés le jour des élections partielles qui ont connu un « très faible » taux de participation et « au moins deux personnes ont été tuées le jour du scrutin ».

Le rapport a relevé que 12 personnes, dont un militaire et des politiciens, ont été tués par des séparatistes dans une embuscade le 28 mars dans la localité de Bui dans le Nord-Ouest anglophone.

« Les séparatistes ont aussi attaqué la région francophone de l’Ouest du Cameroun, limitrophe avec le Nord-Ouest anglophone. Au moins, huit personnes dont quatre éléments de forces de sécurité ont été tués dans cette attaque contre un poste de police à Galim le 7 mars », a souligné le rapport.

Le rapport a relevé que plusieurs témoins ont pointé du doigt les forces gouvernementales d’avoir commis des exactions contre des civils en zone anglophone. « Le gouvernement a toujours réfuté ces accusations », a indiqué "Crisis Group".

Le gouvernement camerounais n’a pas encore commenté ce nouveau rapport.

Toutefois, dans des circonstances précédentes, il avait réfuté les chiffres avancés par des ONG telles que Crisis Group et Human Rights Watch (HRW) sur la mort des civils en zone anglophone.

La crise dite anglophone avait éclaté en octobre 2016, avant de se transformer en insurrection armée, fin 2017, avec pour finalité d’obtenir l’indépendance des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et de bâtir un État dénommé Ambazonie.

Les combats dans le cadre de cette crise ont déjà fait plus de 3.000 morts depuis 2017 et forcé plus de 700.000 personnes à fuir vers d'autres régions, selon un récent rapport d’Amnesty international (février 2020).

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